Sur les 480 dossiers reçus en un an par un centre d’écoute du nord-ouest malgache, 75% concernent des violences conjugales, surtout d’ordre sexuel. Le phénomène a pris une proportion alarmante ces derniers temps.
Nombreuses sont les femmes malgaches qui subissent des violences sexuelles de la part de leur mari, mais la majorité d’entre elles préfère se murer dans le silence pour des raisons qui leur sont personnelles.
Dans le nord-ouest du pays, notamment dans la région de Diana, des centres d’écoute et de conseil juridique existent bel et bien, comme celui de Diégo Suarez (CECJ), mais difficile de faire entendre raison à ces victimes.
Selon une source auprès de ce centre, 30% des femmes de cette région « donnent raison aux hommes qui battent ou maltraitent leurs épouses, en estimant qu’il est simplement nécessaire de donner des coups, ou parce que certaines l’’ont bien mérité ‘ ».
Le CECJ a été fondé en 2011 et reçoit près d’une quarantaine de plaintes par jour. Entre 2011 et 2012, le centre a comptabilisé 480 dossiers et a noté « une forte proportion de jeunes femmes victimes d’abus sexuels de la part de leur conjoint ».
Selon le quotidien Express de Madagascar, la plupart des victimes sont des « jeunes femmes, des personnes âgées de plus de 55 ans, des étrangères et des personnes handicapées ».
Les conseillers de ce centre craignent que les chiffres ne soient en réalité encore plus alarmants, car il est encore très difficile d’estimer le nombre exact des victimes de ce genre de maltraitance dans un pays où la culture du silence prédomine encore.