A Madagascar, près de 90% des employés domestiques travaillent hors de tout cadre juridique régissant le droit du travail.
« Seuls 10% de l’ensemble des travailleurs domestiques sont couverts par la législation au travail au même titre que les autres travailleurs », rapporte Les Nouvelles, qui relaie la vulnérabilité et la précarité de ces employés de maison.
Si au niveau mondial, le taux d’exclusion des travailleurs domestiques s’établit à 29,9%, à Madagascar il s’est révélé beaucoup plus important à 90%, selon un nouveau rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), présenté à Genève.
Au moins 52 millions de personnes dans le monde, pour la plupart des femmes, sont des travailleurs domestiques, dont plus d’un quart sont exclus de la législation du travail et plus de la moitié ne bénéficient pas d’un droit limitant la durée hebdomadaire du travail. Pis encore, environ 45% n’ont aucun droit à un repos hebdomadaire.
A Madagascar, le travail domestique touche également des enfants mineurs pour diverses raisons, telles que la pauvreté de leurs familles, l’éloignement de l’école, ou encore les us et coutumes. D’après les chiffres de l’OIT, 39% des enfants malgaches vivent de petits métiers, et 37% travaillent comme domestiques.
D’une manière générale, les travailleurs domestiques sont victimes d’abus en tous genres. Outre le statut juridique précaire, ils souffrent d’un manque de connaissance de la législation, ce qui les rend vulnérable et les expose à des pratiques abusives.
Les violences physiques et sexuelles, les harcèlements psychologiques, le non-paiement des salaires, la servitude pour dette, et des conditions de vie et de travail déplorables…autant de formes d’esclavage moderne auxquelles sont soumis certains d’entre eux.
Dans son rapport, l’OIT rappelle que « la convention internationale sur le travail stipule que les travailleurs domestiques qui prennent soin des familles et des foyers doivent jouir des mêmes droits fondamentaux au travail que les autres travailleurs ».