Pour la énième fois, les Américains interpellent le régime transitoire malgache sur des agissements qui, pour eux, vont à l’encontre du respect des droits de l’homme.
Dans ce nouveau constat, le département d’Etat américain chargé des Affaires étrangères dénoncent « les exécutions sommaires, les arrestations et détentions arbitraires ainsi que l’incapacité des citoyens de choisir leurs gouvernants ».
La vague de contestations qui frappe plusieurs secteurs (Ndlr : éducation-santé publique-transports-médias), l’insécurité grandissante… Les Etats-Unis montent une nouvelle fois au créneau pour faire part de leurs inquiétudes concernant les situations désolantes qui prévalent à Madagascar actuellement.
Dans un document lancé sur son portail jeudi 23 mai, le département d’Etat dirigé par Hillary Clinton revient sur certains faits qui noircissent encore un peu plus le tableau pour le régime transitoire. En l’occurrence, les incessants Notam qui frappent l’ancien Président de la République Marc Ravalomanana qui le prive d’un retour à son pays natal.
Puis sur la question de la liberté de la presse, les Etats-Unis dénoncent les mesures prises dernièrement par le ministère malgache de la Communication dirigé par Harry Laurent Rahajason. Notamment sur le retrait de licences qui a frappé certains médias du pays, ou encore les lettres de mise en demeure.
Des agissements qui réduisent à néant tout effort pour sortir la Grande île de cette crise politique, sanctionnant lourdement la population entière et l’économie du pays, estime cette instance américaine.
Elle dénonce par ailleurs l’insuffisance de la liberté de la parole et du rassemblement au pays, avec une petite note de rappel sur les récentes échauffourées qui ont opposé civils et forces de l’ordre dans la capitale malgache.
Les Américains déplorent également les mauvaises conditions de détentions dans les maisons d’arrêts malgaches et le non respect de la durée des détentions préventives. En somme, ils pointent du doigt le ministère de la justice qui, selon eux, n’opère pas dans une totale indépendance. Des facteurs qui ne font qu’encourager la corruption et témoigner de l’impunité accordée à l‘Etat.
Le document revient également sur les meurtres qui restent non élucidés alors que d’autres signent d’insécurité ne cessent de se manifester chaque jour dans la Grande île. Les Malgaches se souviennent encore de l’extrême cruauté avec laquelle un haut-gradée de l’armée a été tué avec sa femme et sa fille adoptive et dont l’enquête se poursuit toujours à l’heure actuelle.
Ou encore le destin d’un steward abattu d’une balle en plein cœur pour une question de téléphone portable…Toute une série de meurtres qui mettraient en cause un étranger, selon une source policière, mais jusqu’ici, les enquêtes n’ont donné aucune suite.
Dans son édition du jour, L’Express de Madagascar rappelle que le président de la Transition avait déjà, à un certain moment, interpellé ses ministres, notamment ceux qui sont visés par les critiques des corps diplomatiques. Mais malheureusement, les manquements persistent. Raison pour laquelle, les Américains ont décidé de revenir à la charge.