Une pluviométrie tardive menace actuellement la production du riz dans la région malgache d’Alaotra Mangoro, l’un des plus grands greniers de l’île en matière de vivres.
Les 50.000 hectares de rizières d’Alaotra Mangoro, une région de l’Est de Madagascar, attendent désespérément des ondées plus conséquentes pour permettre une meilleure irrigation selon indian-ocean-times.com. S’il ne pleut pas rapidement, la prochaine récolte risque d’être encore plus maigre que lors des deux années précédentes.
En effet, en 2011, le ministère malgache du Commerce a déjà constaté une baisse de 30% de la récolte dans cette région par rapport à 2010, en raison justement de cette pluviométrie tardive et insuffisante, causée essentiellement par le changement climatique.
Cette région de l’Est de l’île assure pourtant en une seule saison près de 340.000 tonnes de riz. Si la situation dégénère, l’objectif fixé par le ministère de l’Agriculture, « avoir une autosuffisance en riz d’ici 2018 avec une production de 12 millions de tonnes », risque fort de ne pas être atteint.
Madagascar figure parmi les plus grands consommateurs de riz dans le monde. Selon le réseau Cirad, centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, la consommation annuelle par habitant est de 130kg pour ce pays. Ce qui justifie largement la vive préoccupation de tous les acteurs locaux lorsque la pluie n’est plus au rendez-vous dans les principales régions productrices comme Alaotra Mangoro, fortement impactée par les changements climatiques, des aléas qui obligent les paysans à changer fréquemment de variétés de semences et à s’adapter à de nouveaux calendriers agricoles.
Les enjeux sont donc importants pour la Grande île que le Programme des Nations unies pour l’environnement a même dû intervenir. Le PNUE finance actuellement, pour le compte de la région Alaotra Mangoro, un projet pilote pour « Renforcer la résilience de la riziculture face au changement climatique ». Le fonds à injecter durant les 5 prochaines années, d’un montant total de 4,5 millions de Dollars, est fourni essentiellement par la CCNUCC ( Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique). Le lancement de ce projet a eu lieu en octobre dernier, selon le site du ministère malgache de l’Agriculture.
Dans l’immédiat, les paysans locaux supplient l’Etat malgache de déverser des pluies artificielles dans la zone pour que la germination ne soit pas corrompue en attendant que les différentes actions de prévention puissent apporter leurs fruits.