Le Parlement malgache doit mettre sur la table la loi d’amnistie d’ici quinze jours. C’est ce qu’a annoncé jeudi la Troïka, organe de coopération de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc). Le cas de l’ancien président Marc Ravalomanana demeure l’un des points de litige autour de ce texte.
« D’ici deux semaines, une législation sur l’amnistie passera devant le Parlement », déclare lors d’un point de presse à Antananarivo, Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération, qui a dirigé une mission de la Troïka dans la grande île.
« Le processus (d’élaboration du projet de loi sur l’amnistie) continuera dans les sept prochains jours », précise le médiateur sud-africain, soulignant que la « réflexion » se poursuit sur ce texte.
Le vice-ministre sud-africain reste néanmoins prudent sur le nouveau calendrier pour l’adoption de la loi sur l’
amnistie, d’autant que son ultimatum expiré fin février n’a pas été respecté. «
Les deux semaines évoquées ne constituent pas une échéance. La date du 29 février (indiquée dans un premier temps comme date butoir de l’adoption de l’amnistie) en était une », précise-t-il.
La mise en place de la loi d’amnistie devrait favoriser un climat d’apaisement en vue de l’organisation des élections dans le pays. « Nous pensons que des élections peuvent se tenir avant la fin de l’année », estime Marius Fransman, sans préciser s’il s’agit des présidentielles ou des législatives. Selon la Feuille de route de sortie de crise, le calendrier électoral sera établi « dans les meilleurs délais possibles ».
Le code électoral à Madagascar situe la période électorale « pendant la saison sèche », qui va du mois de mai à novembre, soit avant la saison des pluies. De ce fait, le médiateur de la Sadc appelle les forces politiques malgaches à faire preuve de bonne volonté car, selon lui, « un retard signifierait une intention de ne pas avancer ».
Tout comme l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie), « les Nations unies sont prêtes (pour l’envoi d’une équipe d’experts afin d’évaluer les besoins électoraux et l’établissement du calendrier électoral). Mais cette équipe ne viendra qu’une fois la loi sur l’amnistie votée », prévient M. Fransman.
La Troïka de la Sadc a par ailleurs rappelé à l’ordre les deux principaux protagonistes de la crise malgache. Ainsi, elle a demandé au président de la transition Andry Rajoelina et l’ancien président Marc Ravalomanan « de penser aux intérêts supérieurs de la Nation » et « à la meilleure option pour le retour à la normalité constitutionnelle ».
Du côté de la Haute autorité de la Transition (HAT), « (…) l’adoption du projet de loi sur l’amnistie devant le Parlement dans deux semaines est faisable », selon le chef de la plateforme de soutien à Andry Rajoelina. « Il faut tout faire pour aboutir aux élections, cette année, parce que le peuple souffre de la crise », ajoute le responsable de la transition.
De son côté, «
la mouvance Ravalomanana affiche la prudence. Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès et chef de délégation, n’a pas encore souhaité s’exprimer et préfère attendre le communiqué de la Troïka », rapporte l’Express de Madagascar. Il faut préciser que le cas de l’ancien président Marc Ravalomanana constitue le principal point de litige autour de la loi d’amnistie. Car amnistier l’ex-chef de l’Etat implique l’annulation de toutes
les condamnations prononcées à son encontre, ce que le régime en place a toujours refusé.
Source : L’Express de Madagascar