Eu égard des accusations mutuelles de fraudes que se font les deux candidats à la présidentielle à Madagascar, le Quai d’Orsay s’est dit inquiet des tensions postélectorales qui menacent la Grande île.
Les réactions s’enchaînent suite aux déclarations faites par le candidat Jean Louis Robinson hier, lorsqu’il a demandé l’arrêt de la publication des résultats du scrutin du 20 décembre par la commission électorale CENIT et la démission de la 1ère responsable de cette entité. A l’origine de ses requêtes, la suspicion de fraudes massives dans de nombreuses localités, notamment à Marovoay, dans le nord-ouest de Madagascar, où 11 urnes remplies de bulletins non numérotés et pré cochés auraient été trouvées.
Vers une confrontation des procès verbaux
Dans la soirée, la présidente de la CENIT Béatrice Atallah a répondu aux allégations en invitant l’équipe de Jean Louis Robinson à venir dans les locaux de la commission avec ses propres procès verbaux. Une confrontation sera dès lors effectuée afin d’éclaircir cette situation, jugée inquiétante aussi bien par l’Union européenne que par Paris.
Appel à la retenue et au respect des lois
Dans un communiqué rapporté par Midi Madagascar, la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, a appelé à la retenue et au respect des procédures juridiques en vigueur.
Paris redoute des tensions
Pour sa part, la France, par le biais du Quai d’Orsay, s’est dit inquiète de la situation qui prévaut dans la Grande île. « Rassemblements et manifestations sont à prévoir, des risques de débordements ne sont pas exclus » indique le communiqué, réagissant à la guerre des chiffres dans laquelle se sont embourbés les deux camps adverses, une situation pouvant donner lieu à des « contestations des résultats » du scrutin et à « une nouvelle impasse politique » pour le pays.
Malgré ces craintes, Paris a tenu à saluer le « bon déroulement et la mobilisation des électeurs malgaches » lors du second tour de la présidentielle du 20 décembre dernier, jumelé avec les législatives.
« Ces élections constituent l’aboutissement de la feuille de route et doivent permettre de clore le processus électoral et refermer ainsi la longue période de crise politique ouverte en 2009 », souligne le communiqué publié lundi 23 décembre et rapporté sur habarizacomores.com.
Le candidat pro-régime creuse l’écart
L’écart se creuse entre Hery Rajaonarimampianina et Jean Louis Robinson selon les dernières tendances publiées par la commission électorale. Le candidat du régime transitoire mène provisoirement avec 53, 14% des voix contre 46,86, résultats issus de 8 792 bureaux de vote sur les 20 001.