" Pas d’ingérence, ni d’indifférence !", souligne le ministre français chargé de la Coopération, Henri de Raincourt, pour expliquer la position de la France par rapport à la situation politique malgache actuelle.
En visite à Antananarivo du vendredi 18 au dimanche 20 février, le ministre français Henri de Raincourt a exprimé le soutien de la France à la feuille de route de sortie de crise, élaborée par Leonardo Simao, émissaire de la SADC (Communauté de développement des Etats d’Afrique australe). " La France appuie favorablement la démarche initiée par la SADC ", déclare-t-il, considérant la feuille de route comme " un outil précieux qui va dans le bon sens ".
Hier, Henri de Raincourt a bouclé sa visite à Madagascar sur une note optimiste. Lors d’une conférence de presse à la résidence de France à Ivandry (Antananarivo), il a fait part de son espoir pour la prochaine signature du nouveau projet d’accord par toutes les parties de la crise politique malgache. "Je pars avec la conviction qu’on est en passe d’entrer dans une phase qui débouchera rapidement à un résultat positif", estime-t-il.
Dans ce cadre, les médiateurs de la SADC, Leonardo Simao, et fort probablement Joaquim Chissano, sont attendus à Antananarivo aujourd’hui lundi 21 février 2011. Au cœur de leur mission : statuer sur la dernière mouture de la feuille de route de sortie de crise à Madagascar.
Au cours de son point de presse, le ministre français Henri de Raincourt a par ailleurs refusé de commenter les tentatives de retour au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana ainsi que l’éventualité de la candidature d’Andry Rajoelina aux prochaines élections présidentielles. C’est par respect, dit-il, " à la liberté, à l’indépendance, et à la souveraineté de Madagascar ".
La visite de M. De Raincourt à Antananarivo s’est déroulée sous le signe du renforcement de la coopération franco-malgache. Plusieurs conventions d’appui ont ainsi été signées, entre autres un accord d’aide d’urgence entre la Coopération française et le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), pour venir en aide aux victimes du kéré (insuffisance alimentaire) dans le sud du pays. Le montant de cette aide s’élève à 1 300 000 dollars (environ 950 000 euros).
La France a aussi octroyé 2 millions d’euros pour l’aménagement de la décharge d’Andralanitra, où est installé le site d’Akamasoa pour les sans-abris d’Antananarivo, à l’initiative du Père Pedro. De plus, une enveloppe de 9 millions d’euros va aussi être allouée pour l’aménagement de ruelles d’une longueur totale de 150m, dans le cadre du projet Grand Tanà.