Les paysans malgaches sont en situation de détresse. En plus des vols de bœufs qui s’accentuent dans le pays, ils doivent également faire face aux invasions de criquets. Ils lancent un appel à l’aide aux autorités.
Un responsable de la région de Vakinankaratra, à Madagascar, a lancé hier un appel de détresse aux autorités locales. « Les criquets ravagent actuellement 10 à 20% des cultures. Une partie de la récolte pourrait être détruite en quelques jours si cette situation continue ». Ces propos font allusion à l’invasion acridienne dans le district de Mandoto, samedi dernier.
Et ce fléau ne touche pas uniquement la région de Vakinankaratra. Laura Laucrampe, responsable au sein de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a affirmé que « Toute la partie occidentale de la Grande ile subit cette invasion, de l’extrême Sud à Mahajanga. ». Selon une récente mission d’évaluation effectuée dans les zones infestées, la population de criquets migrateurs atteint 500 milliards. La FAO estime que plus de la moitié des 22 millions de Malgaches sont désormais menacée dans sa sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Pourtant, les experts techniques n’entendent agir qu’au mois de septembre prochain. Et pour cause, ils attendent le moment favorable pour mettre en place des stratégies efficaces pour éradiquer complètement les criquets. Mais ce délai d’attente s’explique également par l’insuffisance des moyens techniques, humains et financiers.
« La lutte contre l’invasion acridienne ne pourrait commencer qu’au mois de septembre. C’est à la fois une question stratégique et organisationnelle. », indique la responsable de la FAO. Et d’ajouter que « Trois bases aériennes sont nécessaires pour mener une lutte à grande échelle. Le nombre de personnes à mobiliser n’est pas non plus un travail facile. » Il ne faudra pas non plus oublier que les moyens financiers manquent encore. En effet, une première campagne requiert un financement de 22 millions de dollars.
En attendant, les paysans, incapables de mener une action efficace face à cette calamité, s’inquiètent. « La famine et la malnutrition aiguë seraient inévitables si les criquets continuent à faire des ravages. Les paysans ne peuvent que bruler des broussailles pour les faire fuir, mais ce n’est qu’une action éphémère car les criquets se déplacent entre rizières », relate un responsable de la Région Melaky. Une habitante du district de Mandoto interpelle ainsi les autorités compétentes à considérer leur cas. « Mis à part le vol des bœufs, nous sommes aussi victimes d’invasion acridienne. Quel est l’avenir des paysans dans ce cas ? », confie-t-elle à l’Express de Madagascar.