A Madagascar, l’heure est aux préparatifs pour les prochaines élections. Mais le « calendrier électoral actualisé » demeure toujours un sujet de controverse.
L’organe malgache en charge des préparatifs électoraux, la CENIT, s’engage dans une course contre la montre afin de boucler la liste électorale en temps et en heure. Au 11 févier, 8 028 826 électeurs sont enregistrés dans la base de données de cette commission.
Cependant, par rapport à l’objectif chiffré de l’Institut national de la statistique, l’INSTAT, la CENIT a encore du chemin à parcourir. Cet organe estime en effet que quelques 10 292 258 individus sont déjà en âge de voter à Madagascar dont un million qui ne sont pas encore en possession d’une carte d’identité nationale.
Cette situation constitue un défi majeur pour la CENIT et le ministère de l’Intérieur. La volonté est là mais les moyens financiers pour permettre une opération de grande envergure font toujours défaut.
Depuis le 30 janvier, les démarches pour l’obtention de la carte d’identité nationale ont été simplifiées, notamment par l’octroi de jugement supplétif, afin de ne pas priver les électeurs potentiels de leur droit de vote. Du côté du ministère de l’Intérieur, on affirme que l’opération se poursuivra jusqu’au 15 avril pour couvrir le maximum de personnes.
Conjointement avec l’organe préparatoire, une action de sensibilisation sera menée auprès des personnes cibles, souligne Les Nouvelles dans son édition du jour.
Pour rappel,
le calendrier électoral a été modifié récemment dans la Grande île. Le premier tour de la présidentielle est programmé pour le 24 juillet tandis que le second tour, jumelé avec les législatives sera pour le 25 septembre, des dates toujours contestées par le n°1 de la transition. Andry Rajoelina avait récemment soulevé des
« risques de troubles » si le «
calendrier actualisé » est maintenu.
Intervenu dans Express de Madagascar le 9 février dernier, Andry Rajoelina a aussi affirmé être en possession d’une lettre de Suzanna Malcora, directeur de cabinet de Ban Ki-moon, qui confirme que l’ajournement des élections n’avait pas obtenu l’aval la commission électorale du pays, comme l’ont prétendu la CENIT et la communauté internationale.
« Je viens de recevoir une lettre de Suzanna Malcora, directeur de cabinet de Ban Ki-moon. Je cite : Il doit y avoir un consensus entre les parties prenantes qui doivent toutes être consultées aussi bien sur les séquences que sur le calendrier des élections », a indiqué l’homme fort du pays, réitérant une déclaration qu’il avait déjà fait la veille par le biais de la chaîne nationale.
De son côté, la présidente de la CENIT Béatrice Atallah affirme aussi avoir reçu une lettre de cette instance mondiale, lui donnant le feu vert pour la révision du calendrier. « Je n’ai pas vu la lettre évoquée par le président de la Transition. Je ne sais pas si celle-ci est la même que nous avons reçue le 5 février », a-t-elle fait remarquer le lendemain de l’intervention de Andry Rajoelina. Ce dernier - qui était encore en déplacement à New-York pour faire valoir sa proposition d’inverser les Législatives et la présidentielle au moment où la CENIT et ses principaux partenaires ont officialisé le nouveau calendrier - a vivement regretté qu’on n’ait pas attendu son arrivée avant d’entreprendre une telle initiative.