La cellule de crise interministérielle a confirmé le blocage total de la machine administrative à Madagascar, à partir de ce mercredi 11 juillet.
Les revendications syndicales menées par les fonctionnaires malgaches sont en train de prendre une proportion gigantesque. Enseignants, médecins, magistrats et paramédicaux constituent désormais un seul bloc et mènent ensemble un mouvement de revendications qui consistera à partir de ce mercredi en une grève totale et généralisée.
Depuis hier, les paramédicaux ne se sont pas rendus dans les hôpitaux publics pour montrer leur ras-le-bol face au dialogue de sourds auquel s’engage l’Etat. Pareille pour les médecins fonctionnaires à qui le président de la transition a demandé hier la reprise immédiate de leur fonction, faute de quoi, les sanctions vont tomber.
Une interpellation qui a été décrétée lors du Conseil du gouvernement quelques heures plus tard. « Au constat d’avoir épuisé toutes les voies de recours et de négociation, le Conseil du Gouvernement fut unanime pour l’application du Décret de réquisition de service », précise le communiqué du gouvernement.
La réplique des médecins n’a pas tardé à venir. « L’Etat semble nous déclarer la guerre. Personnellement, je m’attendais à cela : l’intimidation, la suspension de solde…Si le gouvernement est unanime, nous le sommes aussi et on verra », a rétorqué le docteur Liva Andrianarijaona, vice-président national du syndicat des médecins fonctionnaires.
Le corps médical maintient donc ce mouvement de protestation ce mercredi. Durant cette « journée morte », aucun service minimum ni service d’urgence n’est mis en place.
Même blocage du coté de l’éducation. Le syndicat des enseignants fonctionnaires (Sempama) entend aussi procéder à l’arrêt total des cours au niveau de chaque établissement et à la suspension des examens officiels. Le bras de fer des enseignants avec l’Etat a commencé il y a déjà plusieurs mois sans qu’un consensus n’ait été trouvé jusqu’ici sur le relèvement de leur traitement. Une cause commune qu’ils partagent avec le personnel de santé.
Les étudiants d’Ankatso ont également affirmé qu’ils allaient soutenir les agents de l’Etat dans leur revendication ce jour. De quoi garnir encore plus les rangs des grévistes.
Mais un procès sous haute tension marquera également cette journée. Il s’agit de celui qui implique le leader du mouvement des paramédicaux, Jean Valérien Rakotonandrasana, arrêté par les gendarmes devant le CHU de la capitale la semaine dernière pour avoir refusé de prêter assistance à des blessés. Les fonctionnaires issus de la cellule de crise interministérielle prévoient de se rendre massivement au tribunal d’Anosy cet après-midi pour soutenir leur collègue.
Source : Express de Madagascar