La nuit dernière, les pourparlers sur Madagascar ont pris fin à Pretoria sans que les parties en présence ne parviennent à un accord de sortie de crise et devraient reprendre dans 15 jours pour "résoudre les questions en suspens", a annoncé le chef de la médiation, Joaquim Chissano.
"A l’issue de ces consultations, les leaders des quatre mouvances se sont engagés à se rencontrer dans 15 jours en Afrique du Sud pour résoudre toutes les questions en suspens. Pour ce faire, ils poursuivront le dialogue et les consultations avec toutes les parties prenantes", a déclaré à la presse l’ex-président mozambicain qui a refusé de parler d’"échec". "La forme et le contenu de la prochaine réunion reste à déterminer", a-t-il précisé sans faire référence à la feuille de route discuté ces trois derniers jours.
Du mercredi 28 au vendredi 30 avril, la rencontre de Pretoria a réuni l’homme fort de la Grande Ile, Andry Rajoelina, le président évincé Marc Ravalomanana, et les anciens chefs d’Etat Albert Zafy et Didier Ratsiraka.
La base de leurs discussions portaient sur cette feuille de route établie par l’Afrique du Sud et la France qui proposaient "la formation d’un gouvernement d’union nationale chargé d’organiser rapidement des élections".
Andry Rajoelina s’était dit prêt à signer ce document mais le camp Ravalomanana demandait l’amnistie du président évincé et la tenue d’une élection présidentielle avant les législatives, contrairement à ce que stipule le projet d’accord.
Joaquim Chissano, qui n’a pas évoqué ces blocages, a seulement fait référence à l’attachement des quatre mouvances aux accords de Maputo et d’Addis-Abeba signés l’année dernière et rendus caducs en décembre 2009 par la décision d’Andry Rajoelina de révoquer le Premier ministre de consensus pour nommer un militaire de son choix.
Le médiateur a souligné qu’au cours de ces consultations "les mouvances ont convenu de la nécessité du retour du pays à l’ordre constitutionnel à travers un processus électoral inclusif, crédible, libre et équitable". Les quatre camps sont également d’accord, selon Joaquim Chissano, pour mettre en place "un gouvernement de transition inclusif et consensuel", une commission électorale indépendante et un processus de réconciliation nationale.
Madagascar, île pauvre de l’océan Indien, est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l’éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant et ancien maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, soutenu par l’armée.
Source : AFP