Le cauchemar des villageois de cette petite commune rurale située à une quinzaine de kilomètres au sud d’Antananarivo, a commencé aux environs de 23h 30 quand le gang s’est attelé à attaquer la villa d’un opérateur économique. En entendant les assaillants entrer dans leur propriété, les occupants de la résidence ont sonné l’alarme à coups de sifflet. Immédiatement les villageois ont prévenu les forces de l’ordre et se sont approchés de la villa pour intimider les brigands qui se sont repliés à l’arrivée des éléments de la police. Ils ont alors tiré deux coups de feu en prenant brièvement le gendre de la famille en otage.
Après avoir raté leur coup, le gang s’est déplacé vers un autre village et a pris d’assaut une nouvelle villa, celle d’un couple franco-malgache. Là encore, la vigilance et la solidarité populaires ont fonctionné car à peine l’alerte donnée, plusieurs personnes se sont ruées vers la propriété. Frustrés d’être contraints une nouvelle fois à un échec, les bandits ont lancé des salves de tir avant de prendre la fuite. Une cinquantaine de villageois se sont mis à leurs trousses mais leur témérité s’est avérée fatale pour l’un des poursuivants. Agé d’une cinquantaine d’années, Jean-Pascal Razafimahatratra est tombé nez-à-nez avec les malfrats qui l’ont abattu sans ménagement.
La sanglante nuit n’en avait pas encore fini et réclamait une nouvelle victime. En effet, quand les malfaiteurs ont regagné un autre village, un adolescent qui ne s’est pas rendu compte de la présence du gang est sorti de chez lui. L’un des bandits l’a alors tiré dessus à bout portant, avant de disparaitre avec ses camarades dans la pénombre du crépuscule.
C’est avec le cœur rempli de tristesse et de colère qu’une forte délégation des villages concernés a soutenu les familles des victimes hier à l’hôpital HJRA. En colère, à l’image du chef de quartier René Rafidison qui a fustigé l’attitude des éléments des forces de l’ordre présents sur place. Selon lui, ils n’auraient pas pris leurs responsabilités et ont laissé des villageois armés de fourche prendre en chasse les bandits pourtant armés de Kalachnikov. Pour sa part, le maire de la commune, Rigobert Rakotoarisoa, a profité de l’occasion pour réitérer sa demande de mise en place d’un poste avancé dans la localité.