Les deux probables candidats du 2è tour présidentiel malgache ont été appelés lundi à exposer le volet économique de leur programme respectif aux membres du secteur privé.
Nouvel oral pour Jean Louis Ronbinson et Hery Rajaonarimampianina, les deux candidats qui devront s’affronter au second tour de la présidentielle malgache du 20 décembre si l’on s’en tient aux résultats provisoires publiés précédemment par la commission électorale.
Les deux personnalités étaient invitées hier lundi par l’ensemble du secteur privé - Groupement des entreprises de Madagascar (SEM), Syndicat des industries de Madagascar (SIM), Chambre de l’Agriculture et le groupement du patronat malgache (Fivmpama). Un oral de 90 minutes chacun, durant lequel les deux candidats ont pu présenter leur programme pour la relance économique du pays, embourbée dans une crise depuis bientôt 5 ans.
Pour sa part, Jean Louis Robinson, le poulain de Marc Ravalomanana, a soulevé la nécessité de mettre en place une politique fiscale et douanière plus incitative pour les opérateurs, des grandes infrastructures comme les routes, ponts… Il a même promis de faire construire en seulement un an une autoroute reliant Tananarive à la ville aéroportuaire d’Ivato et de doter chaque district d’un aéroport.
Par ailleurs, pour un meilleur dialogue avec les acteurs économiques, ce candidat prévoit une nouvelle autorité, le secrétariat d’Etat chargé des groupements économiques. Enfin, concernant la question de la bonne gouvernance, il propose un état des lieux de tous les ministères, institutions et sociétés d’Etat, rapporte Express de Madagascar.
Hery Rajaonarimampianina, le candidat soutenu par Andry Rajoelina, quant à lui, a mis en avant sa stratégie nationale alimentaire qui vise à « améliorer la productivité agricole, instaurer la sécurité dans les villes et les campagnes ». Il relève aussi le défi d’assurer une meilleure croissance économique et ce en très peu de temps. « Je vais y arriver très rapidement avec une stratégie à mettre en place qui prendra comme modèle les pays émergents », a-t-il fait valoir hier, misant principalement sur « l’industrie extractive, le tourisme, la technologie de l’information et de la communication ainsi que le commerce ».
Un plan national de développement sera aussi mis en place afin de redynamiser les relations commerciales entre opérateurs locaux et internationaux.
Malgré le fait que les deux candidats jouent différemment leur partition, la presse locale a tout de même relevé quelques points communs. Tous deux estiment qu’il faut améliorer et assainir l’environnement des affaires, réinstaurer le dialogue avec le secteur privé, assurer la sécurité des biens et des personnes, lutter contre la corruption et rétablir la confiance de la population vis-à-vis des dirigeants, enfin, la non-privatisation des sociétés d’Etat comme la Jirama (assurant la gestion de l’eau et de l’électricité) ou encore la compagnie Air Madagascar.
Pour rappel, la séance d’hier est le second oral auquel se sont prêtés les deux prétendants au fauteuil présidentiel. La semaine dernière, ils étaient déjà invités à exposer leur vision devant les membres de la Chambre de commerce et de l’Industrie France-madagascar (CCIFM) ainsi que ceux des Chambres de commerce américaine, sud-africaine et britannique.
Objectif de la rencontre : « éclairer les investisseurs, en particulier les étrangers, sur les visions pratiques des candidats à propos des problèmes économiques actuels de Madagascar ».