Tananarive est menacée par une invasion imminente des criquets. A l’heure actuelle, l’essaim se situe dans la commune d’Antanifotsy et ses périphéries, à une centaine de kilomètres de la capitale malgache.
Après une invasion ravageuse dans le sud de Madagascar, les criquets se trouvent actuellement aux portes de Tananarive. « Ils suivent la RN7 (route nationale n°7) et semblent se diriger vers la capitale », rapporte le quotidien local L’Express de Madagascar.
Depuis quelques jours, l’essaim continue son chemin vers le nord de la grande île sans rencontrer d’obstacle majeur. Aucun épandage d’insecticides n’a été mené contre les criquets migrateurs, la menace est désormais jugée réelle pour tout le pays.
« Les criquets sont arrivés dans notre commune il y a trois jours, après avoir envahi la ville d’Antsirabe », indique un enseignant du lycée d’Antanifotsy. Dans cette localité, qui se situe une centaine de kilomètres de Tananarive, l’invasion acridienne a été diversement appréciée par la population locale. « Les réactions des gens diffèrent face à cette invasion acridienne. Certains en profitent pour vendre (les criquets) sur le marché, dont une boîte (…) coûte entre 50 et 100 ariary (0,017 - 0,035 euro). Tandis que d’autres sont terrorisés par un éventuel dégât qu’ils pourraient causer », relate l’enseignant.
Selon lui, les criquets se déplaceraient à la même vitesse que les voitures, en dévastant toute la végétation qui se trouve sur leur passage.
A l’heure actuelle, le directeur du Centre national anti-acridien (CNA), René Walson John, n’écarte pas la possibilité d’une arrivée imminente des criquets à Tananarive. D’après ses prévisions, les criquets pourraient faire leur entrée au cœur de l’agglomération tananarivienne « d’ici quelques jours ».
« La migration des criquets dépend de la puissance et de la direction du vent. Si aucune action n’a été entreprise à Antsirabe, cette invasion acridienne pourrait atteindre la capitale », estime le responsable de la lutte anti-acridienne à Madagascar.
Faute de financement, les autorités n’ont pu traiter jusqu’ici qu’une surface assez limitée dans les zones infestées. L’enseignant du lycée d’Antanifotsy explique que les criquets ne cessent de proliférer et « leur nid se trouverait dans la commune d’Ambohibary-Sambaina actuellement ».
Face à la menace, un plan d’urgence pour éradiquer ce fléau se met en place à Tananarive, avec la participation de diverses entités, entre autres, le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC), le ministère de la Santé publique, celui des Transports, et le ministère de la Défense nationale.
Ainsi, deux avions légers de la Base aérienne tactique seront mobilisés pour pulvériser les criquets, leurs œufs ainsi que leurs gîtes. « Deux avions de la Base aérienne tactique sont en cours de négociation pour entamer cette lutte. Ils n’attendent plus que le lancement de ce plan d’urgence », révèle le Centre national anti-acridien (CNA).