Après les criquets, c’est le gel qui fait des ravages dans la région de Vakinankaratra, grenier des fruits et légumes à Madagascar. Les planteurs font les frais des aléas de la nature et du climat.
Le froid hivernal qui s’abat dans les hauts-plateaux malgaches commence à causer des dommages sur la culture de fruits et légumes, qui se remet à peine du passage dévastateur des criquets. « Avec l’actuelle chute de la température, l’agriculture est fortement menacée », relate L’Express de Madagascar.
Selon le quotidien, ce sont les producteurs de carottes et pommes de terre « qui paient le prix fort », notamment à Ambohibary-Sambaina, une commune rurale d’Antsirabe. « Le gel, il y a deux semaines, a commencé à faire des dégâts sur nos cultures. L’emblème de notre commune, la culture de carottes et de pommes de terre, constitue la première victime de cette catastrophe naturelle. Même la forêt d’eucalyptus n’a pas été épargnée. Nous estimons que plus de 90% des cultures ont été ravagées par ce gel. D’autant plus que le froid règne toujours dans notre commune actuellement », raconte un planteur et collecteur de légumes.
Dans les périmètres cultivés, le sol tout comme les plantes sont gelés, laissant place à un véritable champ de désolation. « Nous avons investi beaucoup d’argent dans la culture depuis des mois. Le résultat est qu’il n’y a plus aujourd’hui que deux ou trois centimètres de plants de carottes et de pommes de terre. Beaucoup de paysans sont déçus par cette dégradation de leur plantation », se désole un autre cultivateur de carottes à Ambohibary-Sambaina.
Pour ce qui est de la facture économique des dégâts générés par le gel, les autorités de la région de Vakinankaratra n’ont pu avancer aucun chiffre dans l’immédiat. « Nous étions encore préoccupés par la lutte contre l’invasion acridienne ces derniers temps. Une équipe serait déployée sur terrain dans les jours à venir pour faire l’inventaire des dégâts. Mais ce travail risque d’être limité, faute de moyens financiers », explique un responsable dans les colonnes de L’Express de Madagascar.
A Tananarive, premier consommateur de légumes du pays, ce gel n’a eu aucun impact sur les prix, du moins pour le moment. « Actuellement, le sac de carottes d’une cinquantaine de kilos se négocie à 20 000 ariary (7,14 euros). Le kilo de pommes de terre triées, gros calibre, coûte 750 ariary (0,26 euro). Mais tous ces prix pourraient augmenter dans quelques jours. Actuellement, il n’y a plus que sept camions par semaine contre sept camions par jour pour transporter la production. De plus, la qualité de ces légumes sera moins bonne à cause de ce gel », conclut un vendeur.