La tension monte à Mandritsara après l’assassinat de la Française, Sœur Marie Emmanuelle Helesbeux. Hier, une délégation gouvernementale, venue calmer les esprits, a essuyé la colère de la population.
Une importante délégation gouvernementale, composée de quatre ministres, s’est rendue à Mandritsara mercredi pour tenter d’apaiser la
tension après l’
assassinat de la religieuse française, Sœur Marie Emmanuelle Helesbeux. Mais à son arrivée, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.
Selon la presse locale, les officiels ont eu droit à un accueil mouvementé. Près d’une centaine de manifestants se sont adressés aux ministres pour exprimer leur mécontentement, après la mort de deux personnes lors d’une manifestation devant la prison de la ville. Selon Midi Madagasikara, « ils ont réclamé l’identité des militaires qui ont tiré sur la foule ».
Pour rappel, lundi soir après les obsèques de la religieuse française, des centaines de personnes se sont manifestées devant la prison pour demander la vindicte populaire contre les présumés assassins, qui étaient détenus sur place. Devant une foule en colère et déterminée, les agents pénitentiaires ont fait usage de leurs armes, tuant deux personnes, et blessant plusieurs autres.
Suite à cette succession d’événements dramatiques, « la situation dégénère de jour en jour » à Mandritsara. Dès mercredi, une mission gouvernementale a été envoyée sur le terrain afin d’essayer de calmer les esprits, mais sans succès. La visite n’a pas eu l’effet escompté pour les ministres Christine Razanamahasoa (Justice), Florent Rakotoarisoa (Intérieur), ainsi que les deux natifs de la région, Etienne Hilaire Razafindehibe (Enseignement supérieur) et Ruffine Tsiranana (Décentralisation).
Selon L’Express de Madagascar, le convoi qui conduisait les officiels à l’aéroport de Mandritsara a été la cible des jets de pierre lancés par des manifestants. Ces derniers ont aussi érigé des barrages sur la piste d’atterrissage, immobilisant l’avion des ministres sur le tarmac. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour permettre à l’appareil de décoller vers Antananarivo.
« Avant même de monter à bord », les ministres auraient été visés à coups de pierres, relate Midi. Une information confirmée par L’Express qui soutient que « l’avion gouvernemental » aurait été caillassé lors de son décollage. Mais fort heureusement, le vol s’est déroulé sans encombre. Ces troubles ont donné lieu à l’arrestation d’au moins 16 personnes, pour la plupart des mineurs. Le maire de la commune rurale d’Akiabe Salohy figure également parmi les personnes arrêtées, selon Les Nouvelles.