L’organisation économique régionale Sadc enjoint le régime de transition malgache de finaliser au plus vite la loi d’amnistie pour permettre le retour rapide de l’ancien président Marc Ravalomanana à Madagascar.
Alors que Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, a été interdit de rentrer au pays, la médiation internationale se mobilise en sa faveur.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc) met la pression pour faire adopter la loi d’amnistie avant le 29 février pour permettre son retour sur la Grande île le plus tôt possible, rapporte L’Express de Madagascar.
« Nous disons que la loi d’amnistie doit être finalisée avant la fin février et, à travers ce processus, il (NDLR l’ancien président Marc Ravalomanana) serait en mesure de rentrer », a déclaré à la presse Marius Fransman, médiateur de la crise malgache et vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération.
« Mais cette loi est censée n’être terminée que fin février (...) Nous exhortons les parties prenantes malgaches, y compris le président Rajoelina, à hâter ce processus », a ajouté le médiateur sud-africain, en marge d’une réunion de la Sadc qui s’est tenue dimanche 12 février au Cap, en Afrique du Sud.
Cependant, les dirigeants de la Haute autorité de la transition (Hat), à qui est adressé cet appel pressant, semblent faire la sourde oreille. Les pro-Rajoelina ne se montrent pas impressionnés du tout, souligne le quotidien L’Express de Mada.
« La Troïka (de la Sadc) semble en train de sortir de la Feuille de route si elle persiste dans cette voie », rétorque l’entourage du président de la transition Andry Rajoelina. Ce dernier s’appuie sur l’une des dispositions de la Feuille de route pour faire bloc contre le retour de Marc Ravalomanana. « L’article 45 de ce texte stipule la souveraineté du pays et assure l’absence d’interférence de la SADC dans le système judiciaire, tout comme dans l’élaboration de la loi d’amnistie. Cette dernière ne peut pas ainsi nous imposer l’amnistie de l’ancien président, d’où cette déclaration au conditionnel qui s’apparente à une pression diplomatique », a-t-on fait valoir.
« J’ai déjà écrit une lettre à M. Marius Fransman pour lui demander de venir à Madagascar et suivre ainsi l’évolution de la situation qui commence à traîner », affirme Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès de la transition (CT) et porte-parole de la mouvance Ravalomanana. « En principe, il existe un modèle standard international en matière de loi d’amnistie. Il y avait un texte sur la question lors du Sommet de Maputo. Il suffit de deux semaines pour tout boucler, mais des divergences d’interprétation de la Feuille de route persistent », déplore-t-il.
En cas d’amnistie, Marc Ravalomanana, qui fait l’objet de trois condamnations par contumace, devrait pouvoir retourner à Madagascar librement, sans aucun risque de se faire arrêter. L’article 20 de la Feuille de route, signé à l’unanimité par les parties malgaches, l’autorise à revenir sur la Grande île au même titre que tous les autres exilés politiques.
De son côté, la Hat ne se soucie guère de l’amnistie mais persiste dans la voie électorale pour sortir le pays de la crise politique sans fin. La Présidence de la Hat a publié les décrets de convocation du Congrès (CT) et du Conseil supérieur de la transition (CST) à partir du mardi 14 février, pour examiner et voter un projet de loi sur le code électoral, rapporte L’Express de Madagascar.