Des affrontements entre des partisans de l’opposition et les forces de l’ordre ont éclaté hier à Antananarivo en plein centre ville. Les échauffourées ont duré près de 5 h, deux voitures ont été incendiées et une quinzaine de manifestants interpelés.
Tout a commencé quand des éléments de l’Etat-major mixte opérationnel (police-gendarme-armée) ont empêché les militants de l’opposition d’investir un stade où ils comptaient tenir un meeting.
Furieux, ces derniers ont laissé exploser leur colère en dépit des appels au calme des principaux leaders du mouvement. Les forces de l’ordre ont dû utiliser des grenades lacrymogènes pour disperser une foule qui se faisait de plus en plus menaçante. Les premières grenades ont éclatées vers 12h45. Les manifestants ont riposté avec des jets de projectiles.
Les affrontements se sont intensifiés jusqu’en milieu d’après-midi conduisant à l’incendie de deux véhicules. Les militants ont érigé plusieurs barrages aux alentours du centre ville à l’aide de bloc de pierre, de pneus ou de bac à ordure. Il a fallu près de 5h aux forces de l’ordre pour reprendre le contrôle de la situation. Au total, une quinzaine de manifestants a été arrêtée.
Si du côté du gouvernement on dénonce des manœuvres de déstabilisation à quelques jours du controversé référendum, l’opposition déplore une tentative de muselage de la part du régime transitoire. Dans un point de presse tenu en début de soirée, les leaders du mouvement de l’opposition ont réitéré leur volonté de continuer la lutte pour "la mise en place d’une véritable démocratie".
Ainsi, ils ont annoncé qu’ils vont renouveler leur demande pour un autre meeting prévu ce jour et ce malgré une annonce du préfet de police qui a interdit tout rassemblement populaire en dehors des réunions publiques liées au référendum.