Dans un communiqué, la Troïka, organe de coopération de la Communauté de développement des Etats d’Afrique australe (Sadc), a invité les autorités malgaches à mettre sur pied une loi d’amnistie avant le 31 mars 2012. Le retour de l’ancien président Marc Ravalomanana reste l’un des points d’achoppement de ce texte, précise l’Express de Madagascar.
Après une mission à Antananarivo, du 12 au 15 mars dernier, la Troïka a fixé un nouveau délai pour l’adoption du projet de
loi sur l’amnistie, un texte qui prévoit l’annulation de toutes poursuites judiciaires à caractère politique. «
La Troïka invite les autorités compétentes à s’assurer que le projet de loi devienne loi dès que possible, mais au plus tard le 31 mars 2012 », indique un communiqué transmis à la presse mardi 20 mars.
Avant son départ, le chef de la délégation de la Troïka, le vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération Marius Fransman avait déclaré que « d’ici deux semaines, une législation sur l’amnistie passera devant le Parlement » malgache composé de deux chambres, à savoir le Congrès de la Transition (CT) et le Conseil supérieur de la Transition (CST).
La course contre la montre est aujourd’hui engagée après l’ultimatum du 29 février non-respecté, selon l’Express de Madagascar. Mardi au palais présidentiel d’Ambohitsirohitra, une équipe de juristes mandatée par la Sadc a remis au président de la transition Andry Rajoelina un mémorandum contenant plusieurs propositions sur le projet de loi d’amnistie.
Selon les informations recueillies par le quotidien malgache, le document, assez « volumineux », a été rédigé en anglais, et devra encore être traduit en français par des experts juridiques malgaches, une tâche subsidiaire qui devrait prendre un temps non négligeable.
Interrogé, le ministre chargé des Relations avec les institutions, Victor Manantsoa, s’est montré évasif concernant le respect du délai de dix jours imposé par la Troïka, note l’Express. « Il est difficile de se prononcer sur la possibilité de respecter ou non celui-ci. Mais nous, Malgaches, avons pour obligation de nous acquitter de notre devoir. La loi votée et proposée à la population ne devrait pas être la genèse d’une crise », affirme le membre du gouvernement malgache.
Me Hanitra Razafimanantsoa, vice-président du CST et membre de la mouvance Ravalomanana, reste de son côté optimiste. Selon elle, le projet de loi n’aura aucune peine à passer « à condition que tout le monde soit animé de bonne volonté ». « Nous devons appliquer la Feuille de route depuis son début et, donc, traiter une bonne fois pour toutes l’article 16 sur la cessation des poursuites judiciaires à connotation politique. Et la loi d’amnistie ne constituera plus un obstacle », plaide-t-elle.
Toutefois, « la sempiternelle question relative au retour de l’ancien président Marc Ravalomanana reste l’un des points d’achoppement de l’amnistie », souligne l’Express de Mada, rappelant les exigences de la Troïka selon lesquelles « les principaux éléments qui doivent être traités de toute urgence incluent le retour inconditionnel des exilés politiques », y compris l’ancien chef d’Etat malgache.
Source : L’Express de Madagascar