La grève des enseignants regroupés au sein du syndicat des enseignants de Madagascar (Sempama) est en train de prendre une nouvelle tournure.
Depuis hier matin, les élèves des établissements qui ont fermé leurs portes pour rejoindre les grévistes ont manifesté leur ras-le bol et se sont rendus dans les autres collèges qui continuaient de fonctionner normalement. Les affrontements ont viré au règlement de compte. Les forces de l’ordre ont dû intervenir.
Le torchon brûle entre l’Etat et le monde de l’Education. D’un côté, les enseignants regroupés au sein du syndicat des enseignants de Madagascar (Sempama), qui mènent une grève de plus en plus intenses depuis presque deux mois n’ont pas voulu céder aux menaces de cessation de paiement proférées par le ministre de tutelle en fin de semaine.
Ce dernier a appelé les grévistes à reprendre les cours afin de ne pas perturber le programme scolaire ; faute de quoi, des sanctions sévères seront envisagées, telle la suspension de toutes les indemnités, subventions et gains mensuels des enseignants grévistes.
D’un autre côté, le collectif des parents tentait vainement de mettre la pression sur les grévistes afin qu’ils reprennent leur fonction mais ces derniers semblent déterminés à poursuivre leur combat jusqu’à ce qu’ils obtiennent entière satisfaction : une hausse de près de 1500 % de leurs indemnités de fonctionnaires ainsi que les allocations spécifiques aux instituteurs.
Ainsi, hier matin, les élèves concernés par cette grève incessante ont décidé d’organiser un sit-in devant le ministère de l’Education nationale. Leur mouvement fut aussitôt soutenu par de nombreux enseignants.
Mais les troubles ont commencé dans les environs d’Anosy, quartier administratif de la capitale, lorsque les jeunes grévistes ont voulu inciter les élèves de l’Institution Sainte-Famille à rejoindre leur rang. Devant les casses ayant détruit notamment les vitres de l’établissement, les forces de l’ordre ont dû intervenir en lançant les poudres lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Bilan, un étudiant de 22 ans a été arrêté par les éléments de la gendarmerie pour avoir agressé un des élèves de cette Institution. Des témoins auraient été également convoqués pour être entendus dans les locaux de la gendarmerie à Ankadilalana.
Hier, les échauffourées n’auront pris fin que vers midi.
Par ailleurs, une rencontre est prévue cet après-midi entre le président de la Transition et des représentants du SEMPAMA. Elle aboutira peut-être à un consensus qui permettra à l’année scolaire de reprendre et ne pas perturber ainsi le calendrier des examens officiels.
Sources : orange.mg - newsmada.com