En marge de la cérémonie du 14 juillet, l’ambassadeur français en poste à Tananarive a réaffirmé la position de la France face à la crise à Madagascar. Il a lancé un appel pour une prise de conscience collective.
La position française se radicalise face à l’impasse politique qui paralyse Madagascar. A l’occasion de la festivité du 14 juillet à Ivandry, l’ambassadeur français accrédité à Tananarive, François Goldblatt, a appelé pour un sursaut national afin de « sortir Madagascar du bourbier dans lequel il se trouve », rapporte le quotidien local L’Express.
« Il y a un mois, le porte-parole du Quai d’Orsay a, justement et solennellement, appelé la classe politique malgache à un tel sursaut, dans l’intérêt supérieur de Madagascar et de son peuple », rappelle-t-il.
Ce sursaut « espéré par la France comme par l’ensemble des partenaires de Madagascar, ne peut être l’œuvre d’Etats étrangers ou d’organisations internationales », souligne l’ambassadeur français, pour qui « l’indispensable sursaut devra être l’œuvre des forces vives malgaches ».
Dans les colonnes du journal Les Nouvelles, il a appelé pour une prise de conscience collective avant qu’il ne soit trop tard. « En ce 14 juillet, qui avait dû précéder de dix jours seulement le premier tour du scrutin présidentiel tant attendu, je me dois de souligner que le risque est grand, après tant d’espoirs déçus, tant d’attente vaine, tant d’investissement politique infructueux, de voir les meilleures volontés, et notamment celle venues de France, se détourner de la cause de Madagascar », avertit SEM François Goldblatt, en marge de son discours marquant la fête nationale française.
Le diplomate a mis en avant l’urgence de sortir Madagascar de l’impasse politique, au risque de voir celui-ci s’isoler du reste du monde. « Le monde est vaste et les enjeux son innombrables », prévient-il, avant d’ajouter : « l’attention des responsables français est captée par de multiples dossiers, souvent sensibles, parfois stratégiques », comme le Mali ou la Syrie.
Sur un ton plus sévère, l’ambassadeur français a adopté une attitude critique face à la tergiversation des parties malgaches pour mettre fin au blocage politique. « La Grande île se voit peut-être dans sa mythologie intérieure, comme le centre du monde, mais elle doit comprendre que, pendant qu’elle continue de perdre un temps précieux, (…) le reste du monde avance très rapidement », lance-t-il.
Et lui de conclure : « le monde n’attend pas. Il n’a pas vocation à attendre, il n’a pas l’intention d’attendre, et il ne peut pas du reste, se permettre de le faire ».
En marge de son discours, François Goldblatt a réaffirmé la position de la France face à la crise malgache, une crise qui a débouché dernièrement sur une mesure d’interdiction de visa français prise à l’encontre de Andry Rajoelina, dirigeant de transition, Didier Ratsiraka, ex-président et Lalao Ravalomanana, ancienne première dame.
« La décision prise par la France à l’encontre des responsables du blocage du processus électoral (…) est aussi un cri lancé par une nation amie de Madagascar, un cri à la hauteur de l’intense désappointement suscité à Paris par les promesses non tenues, les engagements reniés, et plus largement, par les développements pathétiques survenus ces deux derniers mois sur la scène politique malgache », se justifie le patron de la diplomatie française à Madagascar.