Marc Ravalomanana persiste à soutenir la candidature de sa femme Lalao à la prochaine élection présidentielle à Madagascar. Il dénonce "trop d’ingérences" de la Communauté internationale dans le pays.
Marc Ravalomanana a brisé le silence face à la dernière évolution de la situation politique à Madagascar. Comme à son habitude, il a fait entendre sa voix dans un appel téléphonique passé depuis son exil en Afrique du Sud.
L’ancien président malgache n’a pas mâché ses mots lorsqu’il est « entré en direct par téléphone au Magro Behoririka samedi dernier », relate Midi Madagascar.
Devant les oreilles attentives de ses irréductibles partisans, il a appelé le peuple malgache à raviver sa flamme indépendantiste pour contrer la mainmise de la Communauté internationale dans la recherche d’une solution à la crise politique actuelle.
Il y a « trop d’ingérences de la Communauté internationale dans la résolution de la crise malgache », dénonce Marc Ravalomanana, qui appelle ses troupes « à se lever pour défendre la candidature de ‘Neny’ ou Maman (Lalao, ndlr) », comme ses supporters l’appellent affectueusement. « Plusieurs pays nous soutiennent dans ce sens », assure-t-il.
Continuant sur sa lancée, l’ex-chef de l’Etat s’en est pris également à la France qui, selon ses dires « profite de la pauvreté vécue au quotidien par la population ». D’après lui, les électeurs malgaches étaient prêts à se rendre aux urnes le 24 juillet dernier, mais malheureusement le scrutin avait été ajourné « à cause de la Communauté internationale », qui a suspendu son financement.
« De quel droit peut-elle nous mettre la pression en exigeant de modifier la liste des candidats et de changer la structure de nos Institutions ? », s’interroge le président déchu, qui fait allusion à la candidature contestée de sa femme, de même que celles de Andry Rajoelina et Didier Ratsiraka.
Les déclarations de Marc Ravalomanana interviennent alors que la Cour électorale spéciale (CES), qui a validé la liste définitive des 41 candidats à la présidentielle malgache, fait l’objet d’une vaste refondation, marquée par le changement de tous ses membres d’ici jeudi.
« Le peuple malgache a le droit de choisir librement ses dirigeants…par ailleurs, il ne faut pas remettre en cause la sagesse des magistrats membres de la CES », insiste Marc Ravalomanana, qui se dit favorable à l’approche malgacho-malgache prônée par le FFKM - Conseil des églises chrétiennes à Madagascar – pour dénouer le conflit politique qui perdure dans le pays depuis plus de quatre ans.
A l’issue d’une visite de trois jours sur la Grande île, le Groupe international de contact pour Madagascar (GIC-M), composé notamment de représentants de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et l’Union africaine (UA), a évoqué la possibilité de trouver une issue pacifique à la crise malgache.
De plus, l’ultimatum lancé à l’encontre des trois candidats contestés, à savoir Lalao Ravalomanana, Andry Rajoelina et Didier Ratsiraka, a été repoussé jusqu’à nouvel ordre, et par conséquent, l’application d’éventuelles sanctions ciblées ne serait plus à l’ordre du jour.
Parallèlement, un nouveau calendrier électoral est à l’étude actuellement et certaines sources dignes de foi avancent que le premier tour de la présidentielle devra se tenir dans le courant du mois d’octobre prochain.