Plusieurs localités du sud malgache sont exposées actuellement à de graves pénuries alimentaires car des bandits armés ont incendié leurs maisons ainsi que leurs vivres. Les villageois lancent un SOS.
Les habitants du Grand sud malgache ne supportent plus le climat d’insécurité qui règne. Malheur à ceux qui se trouvent dans le viseur des dahalo : soit ils y laissent leur vie soit, dans un scenario moins dramatique, leurs zébus sont subtilisés et leurs maisons réduites en cendres, avec toutes les réserves en nourriture.
Pas plus tard que dimanche, une série d’attaques des dahalo, une horde de 80 individus armés, a fait 474 sinistrés. Les bandits ont pris pour cible 4 localités du nord d’Amboasary sud. Espérant faire main mise sur des centaines de bœufs, ils n’ont pu dérober que quelques dizaines par village. Furieux du maigre butin, ils s’en sont pris aux objets de valeur, puis ont incendié toutes les maisons qui se trouvaient sur leur passage. En tout, 200 foyers sont partis en fumés. Les habitants ont aussi perdu dans cette tragédie leurs stocks en vivres.
Depuis le retrait en décembre des forces mixtes engagées dans l’opération « Tandroka » (cornes), les dahalo sont revenus aussitôt à la charge d’une manière encore plus dévastatrice dans la zone.
Le 7 janvier, un violent affrontement entre dahalo et villageois a fait 7 morts dont 6 dans les rangs des assaillants. Le même jour, une autre attaque a fait 1 mort et 170 zébus volés.
Les 8 et 9 janvier, les dahalo sont descendus dans deux localités voisines et ont pris pour otages 2 enfants avant de repartir avec 120 têtes de bovidés. 24 heures plus tard, une horde de 200 dahalo ont pris d’assaut un autre village, tuant 1 des habitants avant de s’approprier 200 zébus.
Dans la plupart des attaques, les villageois s’abstiennent de toute résistance de peur d’y laisser leur vie. Ils s’impatientent de voir débarquer un jour une autre vague de forces mixtes pour mettre fin à cette tragédie. Mais un tel scénario ne serait plus envisagé par le ministère local des Forces armées.
Selon le général André Lucien Rakotoarimasy, une autre opération qui aurait trait à celle baptisée Tandroka n’est plus envisageable. « L’envoi de troupe, qui mobilise un budget considérable en masse n’est pas envisagé actuellement », a –t-il déclaré à la presse malgache fin janvier. « Mais des appuis matériels et humains ont déjà été envoyés sur place », ajoute-t-il, précisant que « d’éventuels renforts se tiennent prêts » en cas de nécessité.
Cette nouvelle ne satisfait guère la population locale, en attente d’une intervention massive pour pouvoir mener enfin une vie plus paisible et dormir sur leurs deux oreilles.
La présence actuelle d’une délégation d’observateurs internationaux apaiseront peut- être, ne serait-ce qu’en partie les inquiétudes. Selon Les Nouvelles, 6 émissaires sont descendus à Ambosary sud pour aborder justement cette question d’insécurité avec les autorités locales et constater de visu les préparatifs en vue des prochaines élections.
Les partenaires techniques et financiers de la Grande île souhaitent en effet que toutes les conditions soient réunies afin de garantir un bon déroulement des scrutins. Et la question de la sécurité constitue un des paramètres à ne pas négliger.