Le trafic de tortues à soc, une espèce extrêmement rare et en voie de disparition, s’est intensifié de manière alarmante ces cinq dernières années à Madagascar.
Seules 400 tortues à soc sont recensées sur la Grande île et cet animal n’est observé que dans les forêts de la baie de Baly dans le nord-ouest du pays. Malheureusement, cette espèce est fortement menacée actuellement par le trafic international qui s’est développé de façon inquiétante depuis 2009, lorsque la crise a commencé à gangréner tout le système malgache.
Les trafiquants internationaux qui opèrent le plus souvent avec des mules malgaches ont profité de l’affaiblissement des institutions du pays pour mettre le maximum de tortues sur le marché noir, selon RFI, citant l’ONG Durrell, en charge de la protection de cette espèce.
" Depuis 2012, nous avons eu 80 tortues qui ont été confisquées et envoyées dans notre site d’élevage. Vu le nombre très restreint à l’état sauvage, 80 tortues c’est un chiffre exorbitant ". rapporte Robert Bourou, le responsable du projet.
" C’est organisé comme le trafic de drogue ", décrit de son côté Richard Lewis, directeur de Durrell à Madagascar. « Les trafiquants eux-mêmes ne transportent pas directement les animaux, ils emploient des mules, ce sont toujours des intermédiaires, et c’est ceux qui sont mis en prison. Les trafiquants ne sont jamais amenés devant la justice », déplore ce dernier.
RFI se rappelle d’un reportage réalisé récemment par la chaîne al-Jazira et qui démontre l’implication du fils d’un politicien malgache dans le trafic. Ce dernier travaillerait étroitement avec un Malaisien, réputé comme étant l’un des plus gros trafiquants d’animaux dans le monde.
Selon Tana News, le marché des tortues à soc rapporte énormément aux acquéreurs internationaux puisqu’ils peuvent les écouler jusqu’à 10 000€ l’unité en Asie alors qu’ils les achètent à seulement 1 000 Ariary (0.33 €) aux braconniers.