La perte d’emplois et la crise politique ont mis des milliers de Malgaches à la rue. A Tananarive, une nouvelle catégorie de sans-abris fait son apparition pour grossir les rangs des sans domicile fixe.
« La pauvreté s’aggrave à Madagascar, tous les indicateurs le révèlent », rapporte Midi Madagasikara, qui établit un bref aperçu de la vie des sans-abris dans la capitale malgache. Le quotidien fait état d’une hausse dramatique du nombre de SDF au cœur de la ville de Tananarive.
En raison de la crise politique, marquée par une forte détérioration du marché de l’emploi, des milliers de Malgaches ont dû abandonner les maisons dont ils ne pouvaient plus payer les loyers et finissent par se retrouver à la rue.
Midi Madagasikara rapporte qu’une « nouvelle vague de pauvres » a fait son apparition ces derniers temps dans les quartiers bondés de Tananarive. « Il s’agit des personnes beaucoup plus présentables, habillés proprement, et qui ne semblent pas appartenir à des familles vulnérables », décrit le journal malgache.
Ces nouveaux venus tentent tant bien que mal de marquer leur territoire sur un terrain hostile, où règnent en maîtres d’autres mendiants qui le sont depuis leur naissance, voire de génération en génération.
Ces types de mendiants « essaient de garder un minimum de dignité, et cela se lit dans leurs yeux, lorsqu’ils baissent le regard en demandant quelques billets pour survivre », décrypte Midi Madagasikara.
Etant donné leur nombre élevé, les sans domicile fixe ne se contentent plus de mendier auprès des passants en plein centre ville, mais ils pénètrent « jusque dans les quartiers résidentiels » pour quémander de quoi assurer leur survie, constate encore Midi Madagasikara.
La présence de ces nouveaux sans-logis, qui sont venus grossir les rangs des SDF, démontre « la dégradation totale du niveau de vie des Malgaches », commente Midi Madagasikara, précisant que la crise qui sévit dans le pays depuis 2009 « y est certainement pour quelque chose ». Le quotidien n’hésite pas à parler d’« une crise interminable (…) qui fait bien plus de victimes qu’une guerre déclarée ».
« Donnez-moi un peu de sou, juste un peu car je n’ai pas déjeuné aujourd’hui, ou donnez-moi un peu de ce que vous mangez ». Ces quelques phrases répétées à longueur de journée par une ribambelle d’enfants de rue, « c’est devenu une scène banale », alors qu’elles reflètent un véritable cri de détresse des ventres affamés « qui ne mangent pas à leur faim », conclut Midi Madagasikara.