Madagascar adoptera le bulletin unique lors de ses prochaines échéances électorales. C’est une grande première pour le pays, qui doit faire face à un énorme défi car ce document est encore inconnu du grand public.
Le mot ‘bulletin unique’ ne veut pas dire grand-chose pour bon nombre de Malgaches, qui doivent utiliser ce document pour la première fois au cours des futures élections présidentielles et législatives.
Faute de sensibilisation, l’adoption du bulletin unique risque d’entraîner des cafouillages, principalement dans les endroits les plus reculés de la Grande île, écrit L’Express de Madagascar, déplorant que les citoyens ne soient pas sensibilisés à temps et que les inconvénients liés à l’usage de ce matériel électoral aient été rarement évoqués.
Voter pourrait ainsi se révéler être un exercice laborieux pour les électeurs, qui doivent faire preuve d’une grande vigilance pour que leur vote ne soit ni détourné ni rendu nul. Ce qui n’est pas chose facile quand on sait que près de la moitié de la population sont analphabètes.
Des ratures et autres manipulations maladroites sont à craindre, selon L’Express de Madagascar, qui estime que l’introduction du bulletin unique dans les bureaux de vote « reste un défi » sur la grande île, qui a adopté depuis son indépendance « le système à bulletins multiples ».
Autre difficulté, « il sera malaisé de le manipuler dans l’isoloir, vu son format (A3, ndlr), s’il n’y a pas de table », souligne le journal malgache. A noter que ce fameux bulletin doit être plié soigneusement avant d’être glissé dans l’urne. Le pliage doit se faire « en 2 dans le sens de la longueur pour éviter la prise de l’encre de l’empreinte digitale sur les cases prévues pour les autres candidats, pouvant provoquer la nullité du vote », explique Midi Madagasikara.
Alors que l’utilisation du bulletin unique suscite des appréhensions, la Cénit - commission électorale nationale indépendante pour la transition - se veut rassurante : « L’utilisation du bulletin unique ne devrait pas poser de problème, le jour du scrutin (le 25 octobre prochain, ndlr), bien qu’il soit adopté pour la première fois à Madagascar. La volonté des électeurs à remplir leur devoir civique est plus importante actuellement. En effet, s’ils ne savent pas comment le remplir, ils auront encore l’occasion de l’apprendre au bureua de vote, le jour du scrutin », rassure un responsable de la Cénit dans les colonnes de L’Express de Madagascar.