43% des enseignants malgaches n’ont pas les qualifications requises pour exercer cette fonction. Un atelier se tient actuellement à Tananarive. Les résolutions seront remises aux 41 candidats présidentiels.
La qualité de l’éducation à Madagascar laisse à désirer. Classé parmi les 35 derniers, le pays affiche des indicateurs inquiétants avec seulement 58 312 enseignants des écoles primaires, privées et publiques sur les 103 192 recensés, possédant un certificat d’aptitude à l’enseignement (CAE) ou un certificat d’aptitude pédagogique CAP.
Cette statistique 2011-2012 émanant du ministère de l’Education nationale, reflète une réalité bien triste, le peu d’intérêt que consacre les dirigeants malgaches à l’édification de ceux qui feront l’avenir du pays dans un futur proche, comme le révèle l’indicateur du développement du Pnud.
Alors qu’à l’échelle internationale, l’éducation primaire se voit attribuer 42% du PIB d’un pays, 64% pour le préscolaire, le gouvernement malgache ne réserve qu’une fine partie de son budget pour le volet éducatif, avec respectivement 13% et 0,09%.
Ce manque de moyen financier, ajouté à l’absence d’un cadre juridique clair pour régir le métier d’enseignant, affecte sérieusement la qualité de l’éducation dispensée aux élèves malgaches.
« Les recrutements ne sont pas en effet soumis à des dispositions particulières, ce qui fait que les sortants des écoles spécialisées, comme l’ENS (Ecole normale Supérieure), restent en chômage au profit de simples postulants dans bon nombre d’offres », note Gérard Ranjato Ranarivelo, du Mouvement national pour l’éducation pour tous ou Monept.
Cette plateforme a effectué des enquêtes auprès des établissements scolaires de la capitale. Il en est ressorti que les deux tiers des enseignants admettent ne pas avoir les qualités nécessaires pour exercer ce métier.
Dans le cadre de la semaine mondiale consacrée à l’éducation, le Monept anime actuellement un atelier de réflexion concernant le paysage éducatif malgache, rapporte Les Nouvelles. Les résolutions prises en marge de cette rencontre seront portées à la connaissance des 41 candidats à la course présidentielle du 24 juillet afin que ces derniers fassent de l’éducation leur priorité.