L’anémie concerne 2 millions d’enfants malgaches, dont la plupart âgés entre 6 et 23 mois. Un projet pilote a donc été lancé avec comme objectif principal : améliorer l’état nutritionnel de ces enfants.
A Madagascar, seulement 13% des enfants âgés entre 6 et 23 mois bénéficient d’une alimentation complémentaire adaptée à leur besoin, soit moins d’un enfant sur cinq. Outre les nombreuses carences que le problème de malnutrition peuvent engendrer, l’insuffisance en fer est la plus manifeste. Elle est d’autant plus dévastatrice chez les enfants qui n’ont pas eu accès à un allaitement maternel exclusif durant ses 6 premiers mois.
« Les enfants anémiques sont très sensibles aux maladies. Ils attrapent facilement la diarrhée. Cette carence en fer a également un impact sur le développement physique et cognitif de l’enfant », explique Mihary Razafindrambinina, formateur au sein de PSI Madagascar dans le quotidien Express.
Le projet pilote entre dans le cadre du Plan National d’Actions en Nutrition 2012-2015 (PNAN II) « dont les objectifs principaux sont de réduire le retard de croissance et de contribuer à la réduction de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans » précise de son côté Jean François, coordonnateur de l’Office national de la Nutrition (ONN).
Ce dispositif baptisé « zazatomady », ou « enfant robuste », est en quelque sorte une fortification à domicile puisque les cibles se verront distribuées des mini sachets contenant une quinzaine de micronutriments - vitamine C, fer…- qui vont être introduits dans leur assiette quotidiennement. Deux districts ont été choisis pour l’instant mais l’an prochain, le projet sera étendu vers d’autres villes comme Fianarantsoa et Antananarivo. À terme, il concernera tout le territoire national.
Ce système est déjà déployé dans de nombreux pays à travers le monde, avec quatre millions de sachets distribués par mois, selon Steven Lauwerier, représentant de l’UNICEF à Madagascar.
Ce dernier de préciser que « le projet de fortification à domicile est mis en œuvre dans le but d’améliorer la nutrition des enfants de 6 à 23 mois et les pratiques d’alimentation complémentaire du lait maternel ». Il a souligné que le pays et ses partenaires doivent renforcer l’apport alimentaire de fer et d’autres micronutriments essentiels si l’on veut lutter efficacement contre le problème d’anémie.
Le nombre d’enfants atteints par cette déficience a déjà baissé d’une façon considérable mais les efforts doivent être poursuivis, a-t-il insisté.
Si en 2003, 68% des enfants ont souffert d’anémie à Madagascar, ce taux a diminué de 18% 5 ans plus tard.