Deux braqueurs présumés ont été lynchés à mort par une foule furieuse, après avoir pris pour cible un bureau de change à Nosy-Be Hell-ville, Madagascar.
Scène d’horreur sur l’île de Nosy-Be, théâtre d’une violente vindicte populaire durant ce weekend. Deux braqueurs présumés ont fait l’objet d’un lynchage public, après avoir sévi dans un bureau de change au cœur du quartier d’Ambodisakoana.
Les faits se sont déroulés dimanche en fin de matinée, aux alentours de 11h30, heure locale. Deux individus, dont l’un âgé d’une trentaine d’années, ont pris d’assaut l’agence Nosy Change, gérée par un ressortissant indo-pakistanais, communément appelé Karana.
« Les deux assaillants brandissaient chacun un pistolet automatique. D’emblée, ils avaient sommé un employé de leur remettre toutes les devises disponibles, mais ce dernier ne l’entendait de cette oreille », explique à L’Express de Madagascar le commissaire de police Honoya Tilahizandry.
« Bien que menacé avec des armes de poing, il s’était jeté sur l’un des bandits. Ce qui avait entraîné un corps-à-corps sans merci », poursuit le commissaire. Au bout de quelques minutes, l’employé a réussi à s’échapper du bureau de change en courant. C’est alors que l’un des malfaiteurs a ouvert le feu. Mais il l’a échappé belle puisque le projectile n’a fait qu’érafler son dos, relate L’Express de Madagascar.
Une fois dehors, il a alerté tout le quartier. Une foule furieuse a ainsi accouru sur les lieux et pourchassé les deux braqueurs présumés. Au cours d’une course-poursuite, l’un d’eux, « un trentenaire de taille élancée », a été le premier à se faire attraper. « Impitoyables, les habitants l’ont écrasé avec des blocs de moellons et matraqué à mort ». Il est décédé sur le coup, sans possibilité de réanimation, rapporte L’Express de Madagascar.
Près de cent mètres plus loin, le deuxième bandit a été appréhendé par ses poursuivants, qui lui ont réservé le même sort. A son arrivée sur place, la police l’a retrouvé agonisant. Le braqueur, avec le visage tuméfié, a été emmené à l’hôpital, mais il n’a pas survécu.
Lors de la vindicte populaire, la foule a saisi et remis aux forces de l’ordre les deux pistolets automatiques que les bandits avaient en leur possession. Les policiers, qui sont intervenus sur place, ont également découvert une boîte de chargeurs, précise L’Express de Madagascar.
Une destination touristique très prisée, « l’île aux Parfums (Nosy-Be, ndlr) a perdu son calme d’antan. L’insécurité gagne dangereusement du terrain », déplore le journal local Les Nouvelles.
Le chef du district de Nosy-Be, Malaza Ramanamahafahay, partage le même constat et annonce des mesures pour rétablir l’ordre et garantir la sécurité. « Une vague d’actes de banditisme ébranle la ville ces dernières semaines. Pour faire face à cette insécurité, l’ouverture des débits de boissons sera limitée à minuit. En parallèle, nous sommes actuellement en train de redynamiser le comité de vigilance », affirme-t-il.