Un conducteur de taxi, soupçonné d’avoir caillassé le convoi présidentiel dans la nuit du lundi 18 à mardi 19 juillet à Antananarivo, est décédé hier des suites de ses blessures. Ses proches dénoncent des violences policières et réclament que la lumière soit faite sur les circonstances de son arrestation et de son interrogatoire, selon L’Express de Madagascar.
Lundi 18 juillet à la tombée de la nuit, Zénon Hajaharimanana, 33 ans, taxiteur de métier, a été interpellé par la police pour avoir fait usage d’un lance-pierre contre le convoi du président de la Transition Andry Rajoelina, qui passait du côté d’Ankasina, dans le quartier des 67 hectares, à Antananarivo.
D’après les informations diffusées par le ministère de la Sécurité intérieure, l’homme aurait tenté de prendre la fuite, mais des policiers qui faisaient des balisages dans les environs sont vite intervenus pour l’appréhender. De source officielle, Zénon Hajaharimanana a fait une chute qui lui a été fatale alors qu’il tentait d’échapper à ses poursuivants.
Visiblement blessé, il saignait de la bouche et du nez. Ses vêtements, un sweat-shirt beige et un jean, étaient maculés de sang, d’après les précisions de L’Express de Madagascar. Des plaies ont également été relevées sur son front. Des blessures, dues vraisemblablement à des menottes trop serrées, ont aussi été constatées sur son poignet gauche. Ce trentenaire, père de deux enfants, a succombé à ses blessures hier sur son lit d’hôpital à Ampefiloha.
Ses proches sont sous le choc. Pour eux, Zénon Hajaharimanana est tout simplement victime de violences policières. Ils réclament que justice soit faite, selon L’Express de Madagascar. A ce jour, aucune plainte n’a toutefois été déposée. La police nationale a de son côté démenti tout acte de violence.
Une autopsie a été pratiquée sur la dépouille, à l’insu de la famille du défunt, s’étonne L’Express de Madagascar. Ce sont les enquêteurs de la brigade criminelle d’Anosy qui auraient demandé d’établir ce constat médico-légal, d’après les informations recueillies par le quotidien malgache. La famille de Zénon Hajaharimanana n’entend pas en rester là.