Andry Rajoelina a lancé un appel solennel à la Nation en vue d’observer une journée de jeûne, de prière et de lamentation pour la repentance collective samedi 25 mai. Impuissant face à crise, il s’en remet à Dieu.
Après quatre années de crise, le régime de transition à Madagascar se retrouve dos au mur. Dépassé par les événements politiques actuels, Andry Rajoelina « s’en remet (…) aux cieux pour l’aider à trouver » une solution providentielle et pour lui et pour tout le peuple malgache, selon le quotidien local L’Express de Madagascar.
« Nos prières auront impérativement des réponses », déclarait le président de la transition, lors d’un culte œcuménique pour la Nation samedi 25 mai, au palais d’Etat d’Ambohitsirohitra, Tananarive.
Voyant que la sortie du tunnel est encore loin, Andry Rajoelina implore une intervention divine, estimant qu’aujourd’hui est le temps favorable à la repentance. « Que Dieu allège le fardeau que traînent les responsables étatiques (…) et éclaire le cœur des politiciens pour qu’ils fassent primer l’intérêt supérieur de la Nation avant les leurs », affirme-t-il dans sa prière, retransmise en direct sur la chaîne nationale TVM.
Le patron du pouvoir transitoire a lancé un appel officiel en vue d’observer une journée de jeûne national, après « avoir reçue une Parole venue d’en-haut », transcrite dans le livre de Joël 2 :12 dans l’Ancien Testament. Il s’agit d’une « ‘convocation solennelle de jeûne’ pour sauver la Nation », explique L’Express de Madagascar.
Andry Rajoelina décide de se tourner vers le Créateur, à l’approche de la journée fatidique qui doit marquer sa démission. En effet, c’est ce lundi 27 mai que « les autorités politiques, candidates à l’élection présidentielle, doivent démissionner », comme l’exige la Constitution malgache, rapporte L’Express.
A Madagascar, la Cour électorale spéciale (CES) serait la seule institution habilitée à statuer sur son sort. La CES a également le pouvoir d’invoquer un cas de force majeure et reporter l’élection. Selon cette institution, « la démission des candidats qualifiés d’autorités politiques doit être déposée chez elle aujourd’hui (ce lundi, ndlr) avant 16 heures », heure locale, rappelle Mamy Rakotoarivelo, chef de file de la mouvance Ravalomanana.
Pour sa part, Andry Rajoelina reste évasif sur ses réelles intentions. « Ce n’est pas la démission qui est importante », estime-t-il. « Qui peut garantir (…) si je démissionne, qu’il y aurait la paix dans le pays ? », s’interroge-t-il. « En tant que premier responsable, je suis là pour maintenir la paix et la sécurité pour qu’il n’y ait pas de troubles », ajoute le dirigeant de la transition.
Alors que l’incertitude demeure autour de la démission des autorités politiques malgaches, les textes en vigueur seraient malheureusement muets sur la question. « Il n’en existe même pas un qui prévoit la sanction si un candidat ne démissionne pas. On ne sait pas si la CES a la possibilité de disqualifier le candidat ou non », déplore un juriste dans les colonnes de L’Express de Madagascar.