Comme chaque année, l’ambassadeur de France à Madagascar a reçu à sa Résidence à Ivandry, Antananarivo, des invités de marque pour célébrer le 14 juillet. Jean Marc Châtaigner a profité de cette occasion pour apporter sa vision de la crise qui sévit actuellement dans la Grande Ile.
Pour résumer, le diplomate n’a pas été tendre avec la classe politique malgache en général, tant avec les hommes au pouvoir qu’avec ceux de l’opposition. Jean Marc Châtaigner dénonce notamment les attitudes irresponsables des mouvances politiques impliquées dans la résolution de la crise, en sachant pourtant que la misère et la précarité gagnent du terrain au niveau de la population à cause de l’échec des négociations.
Il a adressé des critiques particulièrement virulentes aux trois mouvances des anciens présidents dans leur "entêtement" à faire appliquer les textes de Maputo et d’Addis-Abeba. "Mieux vaut sans doute de bonnes élections libres, équitables et transparentes, observées par la communauté internationale qu’un mauvais accord de partage de pouvoir", a-t-il fait remarquer. Une manière de dire que la France s’aligne derrière le projet de résolution de crise entamé par la société civile dans le but d’organiser au plus vite les élections.
Jean Marc Châtaigner a aussi dénoncé le manquement de la HAT à réaliser plusieurs de ses éloquentes promesses, notamment la mise en place de la "gouvernance démocratique, le respect des libertés publiques, le respect des droits de l’opposition et l’instauration d’un dialogue effectif avec toutes les tendances politiques". L’ambassadeur a, par ailleurs, explicitement souhaité la dissolution des Forces d’Intervention Spéciale du Lieutenant-colonel Lylison René. "Le respect des droits lorsque des abus sont commis (…) passe, je vais être précis, par la dissolution des milices paramilitaires et des Forces d’Intervention Spéciale. Ces dernières se sont en effet rendues coupables de graves manquements, je peux en témoigner, aux droits humains".