Le ministère malgache de l’Intérieur a noté une forte poussée des associations cultuelles dernièrement, surtout en décembre au cours duquel une dizaine de demandes de régularisation ont été reçues chaque semaine.
Madagascar compte actuellement pas moins de 200 associations cultuelles. Leur nombre a surtout augmenté en décembre dernier, observe-t-on du côté du ministère de l’Intérieur.
« Le nombre d’associations cultuelles a atteint son pic à la fin de l’année dernière. « En moyenne, deux demandes (ndlr : de légalisation) par jour ont été reçues contre une seule par semaine, voire par mois auparavant », a indiqué sur Express de Madagascar un responsable en charge des dossiers.
Des retards au niveau de la paperasse pourraient expliquer ce pic, estime cette source qui ne manque pas de soulever que « bon nombre de ces églises font des cultes ’clandestins’ dans divers quartiers, avant d’effectuer une déclaration officielle ».
« Ce sont des fidèles qui quittent une église dite Protestante qui créent une autre église, et ainsi de suite » qui viennent en nombre dans les bureaux du ministère.
« La multiplication des églises était auparavant due à la protestation d’une idée ou d’un dogme. Aussi, cette création de plusieurs églises serait une suite logique de cette histoire de l’église protestante » rajoute de son côté Jean Michel Miha, secrétaire général au sein du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes (FFKM). Pour lui, « c’est également une marque de la liberté dans le domaine de la religion à Madagascar ».
Du côté des nouvelles formations, on évoque une pratique trop conservatrice au niveau des « anciennes églises » membres du FFKM. Elles « sont trop attachées à la tradition » alors que des fidèles, eux, souhaitent « des innovations comme dans la pratique du culte », par exemple. Ce qui expliquerait la scission qui a surtout été observée au sein des églises protestantes, à en croire aux propos d’un pasteur qui est actuellement à la tête de l’une de ces nouvelles associations cultuelles.
Pour sa part, un autre prédicateur, membre de l’Église protestante réformée de Madagascar (FJKM), déplore que « la publicité relative à une promotion de l’église est basée depuis quelques années sur la quête de la richesse ». Ce qui explique cette ruée vers les nouvelles formations, estime-t-il.