A l’issue du sommet de Dar-Es-Salaam, en Tanzanie, le président de la Transition Andry Nirina Rajoelina se retrouve plus que jamais devant un dilemme : se lancer ou se retirer de la course à la présidentielle.
Andry Rajoelina continue à jouer le
suspense sur sa possible candidature, alors que sa décision retient depuis plusieurs semaines l’attention des observateurs de la vie politique à Madagascar.
Plus que jamais, l’homme fort de la transition fait face à un dilemme. Et il en est bien conscient à en croire son discours devant la presse samedi 12 janvier, à son retour à Antananarivo après le sommet de Dar-Es-Salaam, en Tanzanie.
Se porter candidat ou se rétracter, Andry Rajoelina reste énigmatique sur son choix, ce qui relance de plus belle les spéculations autour de ses intentions réelles. « Toute décision comporte des conséquences aussi bien négatives que positives quand on la met en œuvre (…) Devant un croisement, il vous appartient de choisir entre deux voies, l’une est traversée d’eau tandis l’autre jonchée de bois », déclare-t-il.
Interrogé sur le scénario privilégié par la médiation internationale, le président de la haute autorité de la transition (Hat) répond sèchement : « « Je ne vais pas parler de ‘ni… ni…’ ou de ‘et… et’…La décision appartient à nous, Malgaches ».
En clair, Andry Rajoelina laisse la porte ouverte à deux options : ou bien la double candidature des deux principaux protagonistes de la crise, en l’occurrence Marc Ravalomanana et lui-même, ou bien leur double exclusion de la course à la présidentielle.
Pour rappel, la Communauté de développement d’Afrique australe (Sadc), organe en charge de la médiation, avait proposé le schéma ‘ni…ni’, soit ni l’un ni l’autre en décembre 2012. Mais lors du dernier sommet de Dar-Es-Salaam, le 11 janvier, les chefs d’État africains auraient penché pour la piste ‘et… et’ comme l’avait avancée Hans-Dieter Stell, chargé d’affaires allemand à Madagascar. En d’autres termes, il s’agit de donner la parole au peuple malgache pour départager les deux hommes au moyen des élections démocratiques, libres et transparentes.
Alors que la date des présidentielles, prévues le 8 mai, approche, Andry Rajoelina tergiverse encore dans sa prise de position. « Nous souhaitons que les expériences des autres pays, comme celle de la Côte d’Ivoire, ne se renouvellent pas chez nous. La communauté internationale s’est ingérée dans le dossier. Les élections ont pu être organisées, mais avec la mort de 3 000 personnes », affirme-t-il. Et il ajoute : « Je vais discuter avec mes collaborateurs et mes alliés politiques ». Pour terminer sa rencontre avec les journalistes à l’aéroport d’Ivato, il a promis de faire connaître sa décision « incessamment ».