Plus de 92% de la population malgache vit en dessous du seuil de pauvreté. La crise politique sans fin constitue une circonstance aggravante pour ce pays, déjà classé parmi les plus pauvres du monde.
Selon une note officielle rendue publique par la Banque mondiale, 92% des Malgaches vivent avec moins de 2 dollars par jour, à peu près 1,5 euro. En raison de la crise politique, la paupérisation de la population s’est aggravée fortement et la proportion de ceux vivant sous le seuil de la pauvreté a augmenté de plus de 10% entre 2008 et 2013.
« La crise détourne l’attention d’un ensemble de défis cruciaux, hypothéquant ainsi l’avenir des citoyens malgaches. D’un strict point de vue basé sur le développement, une résolution politique de la crise est urgente », écrit la Banque Mondiale dans sa note sur le coût socio-économique de la crise politique à Madagascar.
Après quatre années de crise politique, l’économie malgache s’est creusée lourdement, enregistrant un écart de 8 milliards USD, selon l’institution financière. Il faut rappeler qu’avant la crise, la croissance économique du pays était en moyenne de 5% par an, mais la conjoncture actuelle a plongé tous les indicateurs dans le rouge.
A l’heure actuelle, « les finances publiques sont de plus en plus sous pression », constate la Banque mondiale, qui évoque une baisse conséquente des recettes fiscales en raison notamment des fraudes fiscales, d’une part, et des pressions politiques, grèves et chocs… d’autre part.
Toujours privé de reconnaissance internationale, Madagascar a vu ses aides étrangères chuter d’environ 30% depuis le début de la crise en 2009. La Banque mondiale a également relevé plusieurs autres facteurs aggravants, dont les dégâts causés par les cyclones, la dégradation des routes et de nombreuses infrastructures, …
Dans sa note, le bailleur de fonds évoque une situation de résilience, notamment au niveau de l’agriculture, qui a permis d’éviter jusqu’ici la crise alimentaire « quoique l’invasion acridienne menace aujourd’hui la production agricole et, partant, la sécurité alimentaire ». Résilience également du côté du secteur privé, lequel est mis à rude épreuve suite aux problèmes d’infrastructures (routes et électricité), et à cause de la détérioration de l’environnement des affaires et de la gouvernance… De quoi enfoncer un peu plus ce pays, déjà classé parmi les plus pauvres du monde.