Alors que la police plaide la légitime défense, la famille de l’adolescent pointe du doigt la responsabilité de la police dans cette affaire qui a coûté la vie à un adolescent à Antananarivo.
Le décès de ce jeune Tananarivien dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 décembre 2017 est-il un cas de violence policière ? Le ministère de la Sécurité publique malgache nie et parle plutôt de légitime défense. Le ministère estime que le jeune homme de 17 ans du nom d’Augustin, soupçonné de vol, aurait ouvert le feu sur quatre policiers de la Compagnie urbaine d’intervention. "Les policiers ont riposté aux tirs d’un voleur qui prenait la fuite", assure le directeur de cabinet du ministère, Jean-Rostand Rabialahy. Toujours d’après le responsable, la victime serait décédée des suites de ses blessures à l’hôpital.
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La version est malheureusement toute autre dans le quartier d’Anosibe où des témoins ont pu assister à toute la scène. D’après ces derniers, un policier a tué de deux balles dans le dos et d’une autre dans le cou le jeune homme. Le meurtre a eu lieu devant le domicile de la victime vers 2 h du matin, certifient deux de ses voisines. "On a regardé discrètement pour voir ce qui se passait. Le policier n’a pas posé de questions, il n’a rien demandé. Il a tiré tout de suite ", affirme l’une d’entre elles du nom de Rova. Le second témoin affirme qu’aucune sommation n’a été faite et qu’à peine le rideau d’entrée levé, le policier a tiré. "La première balle a touché le bras de la compagne du jeune homme. Il a ensuite tiré deux fois sur le jeune homme qui est tombé à terre. Puis le policier lui a tiré dessus une troisième fois", raconte celle qui s’appelle Faraniaina.
Toujours selon Faraniaina, le policier a remarqué qu’elles étaient éveillées. Il les aurait alors obligées à sortir de leur maison pour retrouver l’arme que le jeune homme aurait utilisée pour son vol. Malheureusement, il n’y avait aucune trace d’arme dans toute la maison de la victime. "Le petit gars qui est mort, ce n’est pas un voleur", assure Faraniaina.
Face à ces nouveaux éléments, le directeur de cabinet du ministère de la Sécurité publique a assuré qu’en cas de bavure policière, des mesures sévères allaient être prises. De son côté, la Commission nationale indépendante des droits de l’homme a assuré qu’elle allait mener l’enquête afin que les véritables coupables ne restent pas impunis.
Source : RFI