La Jirama, compagnie de l’eau et de l’électricité à Madagascar, a mené un vaste coup de filet qui lui a permis d’épingler deux grosses sociétés dans la capitale. Ces dernières sont mêlées dans des affaires de vol de courant à travers des branchements illicites.
Depuis plus d’une semaine, les nouveaux dirigeants de la Jirama, compagnie de l’eau et de l’électricité à Madagascar, ont mené une vaste opération "coup de filet". Cette démarche avait pour objectif de détecter les branchements illicites d’électricité dans la Capitale, une situation qui pourrait expliquer le délestage à Antananarivo.
La manœuvre a porté ses fruits, car deux grandes sociétés très connues à Antananarivo ont pu être épinglées. Le pot aux roses a été découvert après des anomalies sur leurs facturations. Le montant à payer est très faible par rapport à leur consommation. "Après vérification sur l’ensemble du réseau, ils (ndlr : les agents de la Jirama) ont découvert des branchements illicites sur nos installations dans les activités de ces sociétés", a confié une source auprès de la société d’État sur le récit de L’Express de Madagascar. En effet, leurs consommations électriques ne passent pas au compteur, a ajouté la même source soulignant que cette situation explique leurs "sous facturations".
Selon la même source citée par le journal, la Jirama enclenchera les procédures de poursuite judiciaire. Les auteurs de ces délits pourraient encourir une peine d’emprisonnement et d’amende. Alors que le combat de cette société de l’Etat malgache s’annonce dur, "cette grosse prise" fait renaître l’espoir des consommateurs victimes des problèmes de délestage. Ce n’est qu’au mois d’octobre que le gouvernement a décidé de mettre fin à ces mauvaises pratiques, tandis que les auteurs de ces vols d’électricité vivent en toute impunité.
Dans un communiqué rendu public en octobre, le ministère des Finances et du Budget a évoqué "des pertes non techniques de l’ordre de 20%" pour la Jirama. Celles-ci sont principalement liées aux branchements illicites. Depuis le début de l’opération, de nombreux particuliers ont été également épinglés. Leurs dossiers sont déjà entre les mains de la Justice.