Dans une lettre adressée au président Hery Rajaonarimampianina, les journalistes malgaches lui demandent d’activer l’article 59 de la Constitution qui lui permet d’ordonner au Parlement une nouvelle délibération du très contesté Code de la communication
Les journalistes malgaches opposés au très contesté Code de la communication sont regroupés au sein du Mouvement pour la liberté d’expression à Madagascar, rappelle le quotidien L’Express de Madagascar. Ils ont écrit au président Hery Rajaonarimampianina une lettre lui demandant d’activer l’article 59 de la Constitution qui prévoit que "le président de la République peut demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée".
A Madagascar, le président de la République promulgue les lois dans les trois semaines qui suivent la transmission par l’Assemblée Nationale de la loi définitivement adoptée. Les journalistes demandent donc à Hery Rajaonarimampianina d’ordonner au Parlement une nouvelle délibération du Code de la communication avant l’expiration de ce délai.
Hery Rajaonarimampianina a récemment soutenu être ouvert à la discussion au sujet du Code de la communication. Les journalistes pensent que la nouvelle délibération pourra se faire lors de la prochaine session ordinaire de l’Assemblée nationale, dans une semaine. Il reste donc une certaine marge pour la reprise des discussions sur les points contestés du texte qui provoque un tollé général chez les professionnels des médias, mais également dans l’opinion publique qui le jugent liberticide.
"Nous souhaitons pouvoir entamer avec vous les discussions pour l’amélioration du texte dans un climat apaisé", écrivent les journalistes membres du Mouvement pour la liberté d’expression à Madagascar dans leur lettre à Hery Rajaonarimampianina. La lettre en question fait également état de quelques exemples sur les risques d’atteinte aux droits et libertés individuelles consacrés par la Constitution malgache, mais aussi par la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
La lettre des journalistes à Hery Rajaonarimampianina relaye aussi les propos de David Kaye, le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection de la liberté d’opinion et d’expression : "Le contrôle des medias par l’autorité publique, qui est une manière traditionnelle de limiter la liberté d’expression, demeure un problème grave".