Le Sud de Madagascar est de nouveau en alerte face à la famine.
L’alerte émane des maires de la région d’Androy (Sud de Madagascar) lors d’une rencontre avec la presse lundi. "Les habitants de l’Androy commencent à quitter notre région, à cause de la famine et la sécheresse. Même les fruits de cactus commencent à se faire rares", a indiqué Prosper Managnohitsy, maire de la commune de Behabobo, district de Beloha.
Tovonozatse Sarivahe, maire de la commune de Faux Cap, district de Tsihombe, avance que trois taxi-brousses pleins quittent par semaine le chef lieu de district de Tsihombe alors qu’ils n’étaient que deux auparavant. La destination générale des émigrants sont le Boeny et le Diana (Nord-Ouest et Nord de Madagascar). D’autres taxis-brousses quittant Tsihombe relient Toliara ou Ilakaka.
"Les gens n’ayant pas les moyens commencent à s’affaiblir. Il faut débourser 1 200 ariary, pour avoir un bidon de 20 litres d’eau. Ils effectuent une trentaine de kilomètres par jour, pour avoir de l’eau. Les nourritures font aussi défaut", rajoute le maire de la commune de Faux Cap.
Devant ce drame dans le Sud de Madagascar, les maires s’avouent dépourvus. "Nous ne gagnons que 60 000 à 80 000 ariary par an, grâce aux impôts. Comment voulez-vous que nous puissions venir en aide à ces habitants affamés. La subvention promise par l’Etat accuse toujours un retard depuis mes deux mandats", fulmine Tovonozatse Sarivahe.
L’appui du PAM ne suffit pas au Sud de Madagascar, regrettent les maires. Le PAM ne distribue de nourriture qu’aux écoliers. Il n’y a pas que des enfants dans le Sud, fait remarquer un des maires qui a fait face aux journalistes.