Pour assurer les différentes chaînes laissées à l’abandon à l’aéroport international d’Ivato, à cause de la grève illimitée des employés d’Air Madagascar, la direction générale de la compagnie nationale malgache a fait appel à des prestataires externes. Un choix qui indigne les syndicats du personnel.
Pour faire face aux problèmes auxquels la compagnie aérienne malgache, la direction générale a communiqué dans un article paru dans un quotidien national ce mardi 23 juin, qu’Air Madagascar a dû faire temporairement appel à des prestataires externes. Cinq mécaniciens et quatre conducteurs d’engins ont en effet été appelés pour assurer le service au sol. Ce recours intervient après l’échec de la médiation, précédée par la réquisition des employés en grève de la compagnie.
La direction générale d’Air Madagascar cherche à combler le vide causé par la grève illimitée des syndicats du personnel. Des prestataires externes ont ainsi été appelés pour assurer les différentes chaînes laissées à l’abandon. Ainsi, lundi, dans l’après midi, trois vols ont été programmés : Tana-Moroni, réalisé à 16h30, Tana-Nosy Be prévu à 21h30 et Tana-Bangkok-Guangzhou, 23h05.
Ce recours ne laisse pas de marbre le délégué du personnel d’Air Madagascar, le commandant de bord, Rado Rabarilala, qui se dit "indigné" par la pratique de la direction de la compagnie nationale. "C’est une situation imaginable dans d’autres pays…. Si les employés de la compagnie Air France sont en grève, est-il possible que des techniciens malgaches puissent utiliser les outils de l’Aéroport en France. C’est ce qui se passe pourtant chez nous", réagit-il.
Pour le délégué du personnel d’Air Madagascar, l’option prise par les responsables de la compagnie aérienne nationale, le choix de faire appel à des étrangers qui sont toujours avantagés, témoigne de la volonté de l’Etat de ne pas vouloir prendre de solution durable pour l’avenir de la compagnie. "Nous ne demandons pas grand-chose, mais une volonté d’instaurer l’autonomie de gestion de la compagnie et que l’État vise à faciliter la mise en œuvre des actions entreprises", poursuit Rado Rabarilala.
De son côté, le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) s’inquiète beaucoup à cause du statu quo des problèmes au sein d’Air Madagascar. "Les activités de production et de commercialisation sont mises en péril pour les entreprises dépendant du transport aérien. Si cette situation devrait perdurer, il y a un vrai risque que, faute de matières premières et d’intrants, certaines entreprises seront contraintes d’entrer en chômage technique", communique-t-il.