La soirée était agitée, hier, à Antanarivo, capitale de la Grande Ile. Une députée proche de Andry Rajoelina a été perquisitionnée dans sa voiture. Une grande somme d’argent a été saisie.
La scène s’est déroulée en début de soirée, dans le quartier de Namontana, à Antananarivo. Des éléments des forces de l’ordre ont perquisitionné le véhicule de la députée Lanto Rakotomanga, élue proche de l’ancien président de la transition Andry Rajoelina. Les policiers ont encerclé sa voiture qu’elle refusait de quitter, avant de lancer des bombes lacrymogènes.
L’argument du commissaire Ostrom Whenss, chef de la brigade criminelle, est un contrôle de routine. La députée Rakotomanga était accompagnée de son assistante parlementaire. Ouverts, devant la presse, après une quinzaine de minutes de préparatifs, les cartons contenaient des liasses de 10 000 ariary et 5 000 ariary, qui après décompte, totalisent la somme de 200 millions d’ariary, soit près de 56 000 euros.
Cependant, la manière dont se sont déroulés les faits pourraient laisser perplexe. Le chef de la brigade criminelle parle de contrôle de nuit de routine, mais il reconnait que la fouille a été faite "après suspicion et renseignement", ce qui expliquerait le fait que les éléments des forces de l’ordre ont tout de suite ouvert le coffre du véhicule.
La situation risque d’être très compliquée. Selon l’alinéa 2 de l’article 73 de la Constitution malgache, "aucun député ne peut, pendant les sessions, être poursuivi et arrêté en matière criminelle ou correctionnelle, qu’avec l’autorisation de l’Assemblée, sauf en cas de flagrant délit". Le texte ne parle cependant pas de la possibilité de l’ouverture d’enquêtes préliminaires contre un député, durant la période des sessions, ce qui est le cas à l’Assemblée malgache en ce moment. Le gouvernement risque d’être pris de court.