Le couple présidentiel malgache reçoit ce mercredi quelque 3000 convives pour la cérémonie de présentation des vœux au palais d’Iavoloha.
Andry Rajoelina, le président de la transition malgache, ainsi que son épouse, ont convié aujourd’hui près de 3000 personnalités issues de diverses associations, formations politiques, société civile et du corps diplomatique, pour une cérémonie de présentation de vœux au palais d’Iavoloha.
Parmi les grands absents de cet évènement figurent le chargé d’affaires américain Eric Wong ou encore 3 des 4 chefs d’Eglises, membres du Conseil Œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM).
« Les chefs d’Eglises ne reconnaissent pas le régime actuellement en place », a rappelé un haut responsable de FFKM sur Midi Madagascar. Le quotidien local de rappeler que cette entité a déjà accepté d’être de nouveau médiateur de la crise malgache et poursuit actuellement sa consultation auprès des 173 partis politiques favorables à l’approche malgacho-malgache.
Concernant la cérémonie qui se tient ce jour au palais d’Iavoloha, la présidence de la transition avait déjà sorti un communiqué la veille, précisant que le discours d’Andry Rajoelina se limitera essentiellement à la présentation de vœux, au bilan de l’année 2012 et à l’annonce des perspectives pour 2013. Donc, à l’exclusion de tout autre sujet à caractère politique.
Ce qui n’a visiblement pas empêché certains invités, ayant eu l’honneur de prendre la parole, d’aborder les principaux sujets qui fâchent. Entre autres, l’application de la Feuille de route préconisée par la médiation internationale.
"On ne peut tenir des élections crédibles et dans de bonnes conditions qu’après l’application dans son intégralité de la feuille de route, dont l’article 16" a soutenu Mamy Rakotoarivelo, membre de la mouvance de l’ancien président Marc Ravalomanana mais également n°1 du Congrès de la Transition.
Pour rappel, ledit article préconisait la fin « des poursuites judiciaires en cours engagées à l’encontre des membres de l’opposition qui pourraient apparaître comme fondées sur des motifs politiques ». Ce proche de l’ancien président en exil regrette également que la liberté de presse soit bafouée dans le pays.
Ses propos ont été aussitôt rejoints par le premier ministre, Omer Beriziky, lequel avait posé comme défi cette année « l’amnistie, la réouverture des stations de télé et de radio fermées, le respect de la liberté d’expression et de la liberté de la presse… ». « Autant de challenges pour asseoir une paix sociale et une stabilité politique durable » dans le pays, a-t-il estimé.
« L’année 2012 a été très dure, et a été particulièrement marquée par l’insécurité, la corruption, et la pauvreté grandissante », a encore renchéri le premier ministre malgache. « Le population a perdu sa confiance envers les dirigeants. Et le manque de confiance entre les dirigeants eux-mêmes et entre la population et les dirigeants a favorisé le non respect de la loi dans presque tous les domaines », a-t-il déploré.
De son côté, le n° 1 de la transition s’est limité à ce qu’il avait déjà annoncé dans son communiqué de la veille, quoiqu’il a tout de même lancé des piques à qui de droit. « Madagascar a la liberté de choix. Ce n’est pas une poignée d’individus, ni quelques pays étrangers qui devraient dicter la façon de diriger le pays, et dicter que telle ou telle personne devrait ou ne devrait pas se présenter aux élections et être à la tête de la nation ».
Il faisait référence à la récente position prise par la Communauté de développement de l’Afrique australe, l’invitant ainsi que son rival politique à renoncer à la course présidentielle organisée dans le pays en mai prochain.
Mais son discours de 45 minutes a surtout été une occasion pour Andry Rajoelina de revenir sur les réalisations ayant marquées 2012. Parmi eux le grand coliséum d’Antsonjombe, le nouveau Temple du Rugby ou encore les établissements hospitaliers de référence lesquels « ont été construits pour guérir la population, pour sauver des vies. Mais la maladie qui mine le pays est celle touchant certains hommes politiques avides de pouvoir, estime le président de la Transition », a-t-il lâché.
Il a également annoncé la fin des travaux de réhabilitation de la Marie de Tamatave (la ville portuaire – est du pays) ainsi que la construction d’ici le mois d’août d’une nouvelle route qui reliera la capitale d’Antananarivo à l’aéroport international d’Ivato.
Mais l’annonce la plus attendue était probablement celle relative à une augmentation du salaire des fonctionnaires. A ce propos, le dirigeant malgache a demandé à son premier ministre d’étudier toutes les possibilités pour qu’une hausse de 10% puisse avoir lieu.