Une foule de villageois a pris d’assaut le commissariat d’Ambilobe pour réclamer la tête des suspects accusés d’avoir commis une série de vols à main armée dans la ville. Des heurts ont éclaté faisant 2 morts.
La ville d’Ambilobe est sortie de son calme habituel mercredi 4 septembre. Dans la matinée, des milliers de personnes ont envahi les locaux du commissariat de police pour tenter de faire justice elles-mêmes, après l’arrestation de quatre individus suspectés d’être les auteurs d’une série de vols à main armée.
« Pendant que les suspects ont été conduits au commissariat, les victimes d’un vol d’ordinateur qui affirment avoir reconnu l’un d’eux, ont mis le feu aux poudres. Dans cette vive tension, le véhicule de la police à bord duquel avaient été embarqués les incriminés a été la cible de jets de pierre », explique le contrôleur général de police Tantely Aimé Razafimanantsoa.
En essayant de s’interposer, les policiers ont été pris à partie par une foule en colère. Des échauffourées ont éclaté et le bilan a été lourd avec deux personnes tuées et cinq autres blessées.
« Aux alentours de 9 heures, une masse humaine a pris en tenaille le commissariat. Cette foule en furie réclamait que les individus arrêtés lui soient livrés », poursuit le directeur de la sécurité publique Tantely Aimé Razafimanantsoa.
Selon L’Express de Madagascar, les policiers ont fait usage de leurs armes, blessant par balles six personnes, dont l’une d’elles est décédée sur son lit d’hôpital en début de soirée. Tombé entre les mains d’une horde humaine surexcitée, « l’un des suspects a été brûlé vif », relate encore le quotidien.
« Ayant refusé de livrer quatre suspects à la vindicte populaire, les policiers d’Ambilobe ont essuyé la colère des habitants », relaie pour sa part le journal Les Nouvelles, précisant que des voitures ont également été vandalisées et des maisons saccagées.
En début d’après-midi, certains manifestants ont sillonné plusieurs quartiers dans le but d’incendier les domiciles des policiers, dont celui de l’adjoint du commissaire. Mais cet officier de police a procédé à un tir de sommation en direction de la foule, qui s’est contentée finalement de piller les maisons louées par trois policiers.
Les fonctionnaires ont eu fort à faire pour disperser les manifestants et rétablir l’ordre dans la ville. « Des jets de pierres sporadiques ont pu être observés jusqu’à une heure tardive de la soirée ». Entretemps, les cinq personnes blessées ont été évacuées vers l’hôpital d’Antsiranana, rapporte Les Nouvelles. L’ouverture d’une enquête a été annoncée suite à cette émeute meurtrière.