Laza Razafiarison, candidat à la présidentielle, a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour atteinte à l’ordre public. Le jeune politicien, qui a fait appel de son jugement, risque l’inéligibilité.
Jugé pour
« la tenue d’une réunion publique sans autorisation, l’atteinte à l’ordre public et la violence et l’outrage aux forces de l’ordre », Laza Razafiarison, à l’origine d’une récente
manifestation anti-régime à Tananarive, a été condamné par le tribunal de première instance d’Anosy à deux mois d’emprisonnement avec sursis ce lundi 29 juillet.
Le jeune leader du parti ‘Avotra ho an’ny firenena’, un des candidats à la prochaine élection présidentielle, a aussitôt fait appel de son jugement. L’enjeu est énorme puisqu’il risque l’inéligibilité. « Nous allons interjeter appel et demander pour une relaxe pure et simple afin de ne pas compromettre ma candidature », déclare-t-il à L’Express de Madagascar.
Le quotidien rappelle les clauses de la loi organique en vigueur dans le pays stipulant que « Tout candidat aux fonctions de premier président de la quatrième République doit...n’avoir pas été condamné pour crime ou délit ».
Pour autant, le politicien n’a pas de raison de s’inquiéter car « il dispose encore d’un pourvoi en cassation » si le tribunal rejette son appel. « L’interjection en appel est suspensive de la décision de la juridiction inférieure. Il en est de même en cas de pourvoi en cassation », a expliqué Anaclet Imbiky, ancien ministre de la Justice.
A Madagascar, une telle procédure pourrait s’étaler sur plusieurs mois, et le temps pourrait ainsi jouer en faveur de Laza Razafiarison. « Un procès en appel, en temps normal, dure près de moins six mois et cela prend plus de temps, si l’on passe en cassation », a affirmé Anaclet Imbiky. Se montrant confiant, le trublion d’Analakely pense avoir largement le temps de finir la bataille présidentielle avant de faire face à son démêlé judiciaire, sauf si « le procès se trouve politisé ».
« Si la procédure allait plus vite que prévue, cela voudrait dire qu’il y a une tentative d’élimination indirecte de la course, à mon encontre », a-t-il dit.
En cas d’une condamnation avant le scrutin, « ce sera à la Cour électorale spéciale de décider de son éligibilité », a précisé l’ex-Garde des Sceaux. Là encore, la législation malgache stipule clairement que « les individus condamnés définitivement et non amnistiés ne sont ni éligibles ni électeurs ». Autant dire que Laza Razafiarison est encore loin d’être tiré d’affaire.
Le numéro un du parti ‘Avotra ho an’ny firenena’ ainsi que huit autres personnes ont été
interpellés par les forces de l’ordre malgaches mardi dernier alors qu’ils manifestaient au cœur d’Analakely pour réclamer la tenue des élections - reportées sine die - et la démission d’Andry Rajoelina, l’actuel président de la transition, lui aussi candidat à la magistrature suprême du pays.