La mise en place de l’Etat de droit, la santé, l’éducation sont parmi les priorités du nouveau président malgache. Sur RFI, il a évoqué le cas de Ravalomanana et la question de nomination du futur Premier Ministre.
Pour son premier grand entretien, le nouveau dirigeant malgache a choisi RFI. Questionné sur le cas de l’ancien chef d’Etat Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina a été très clair dans ses réponses. « C’est vrai que c’est une question que je dois voir mais ma priorité aujourd’hui ce sont les 20 millions de Malgaches », a-t-il indiqué, concédant toutefois qu’« un Malgache a toujours le droit de circuler partout, de retourner dans son pays ».
L’autre question sur laquelle le nouveau locataire d’Ambotsirohitra doit se pencher concerne la nomination du premier ministre. Le nom d’Andry Rajoelina, l’actuel chef de la transition, circule déjà alors que le candidat de « force nouvelle » a surtout été élu grâce aux votes des régions périphériques. Le journaliste Christophe Boisbouvier demande alors : « Si vous ne nommez pas un côtier à la primature, est-ce que vous ne risquez pas de les décevoir ? ».
« Aborder la question sur cet angle-là, c’est encore faire surgir ce spectre du tribalisme. Dans ma politique, il n’y a pas de considération ethnique », rétorque à son tour Hery Rajaonarimampianina. Avant de poursuivre : « lorsque j’ai déposé ma candidature, j’ai déclaré que je suis candidat d’ouverture, un candidat de rassemblement. Beaucoup m’ont soutenu, y compris bien évidemment le président Rajoelina, comme tous les autres. On peut tout imaginer, mais c’est le président qui décide. Je vais décider pour le bien du pays ».
Il n’a pas hésité à se référer au temps de Marc Ravalomanana pour étayer ses dires : « La tradition est là, mais vous savez, dans l’histoire récente de la politique malgache l’ancien président avait aussi des premiers ministres qui venaient des hauts-plateaux. Il y a des évolutions. Je n’en suis pas encore là ».
Par rapport à ses priorités en tant que nouveau dirigeant du pays, Hery Rajaonarimampianina estime que la mise en place d’un Etat de droit relève de l’urgence pour enrayer enfin les 5 années de crise qu’a connues la Grande île. Cela « va rétablir la confiance entre la population et ses dirigeants. C’est ce qui manquait. Je pense que c’est le socle de toutes choses », a-t-il soutenu.
L’occasion a été pour le journaliste de revenir sur les trafics de tout genre qui ont gangrené l’image de Madagascar durant la transition, pour ne citer que l’affaire des bois de rose, métaux précieux, trafics animaliers…Le nouveau président prévoit-il une quelconque poursuite ? Là encore, la réponse ne s’est pas fait attendre. « Je ne veux pas jeter la pierre à qui que ce soit. Je suis quelqu’un qui ne regarde pas toujours en arrière, je regarde devant », déclare-t-il. Dès que l’Etat de droit sera mis en place, « je suis tout à fait convaincu que ce genre de phénomène va très vite disparaître. On va appliquer la loi », rajoute encore celui qui sera à la tête de l’Exécutif.
Il clôt son interview en rappelant les points sur lesquels il a promis d’intervenir le plus rapidement dès qu’il accèdera au pouvoir : la santé, l’éducation, la relance économique…