Il est soupçonné d’avoir soustrait de la caisse de sa commune une somme de 400 millions d’ariary (environ 153 000 euros). Des malversations financières qui portent sur des chèques carburants, des salaires fictifs ainsi qu’un fonds alloué par la commune Le Port de l’île de la Réunion destiné au financement des travaux de reconstruction post-cyclonique.
Ces irrégularités ont été constatées en mai après une mission d’audit et d’inspection menée à la commune urbaine de Toamasina.
Mis au parfum de l’existence d’une procédure judiciaire lancée à son encontre, Gervais Rakotomanana s’est immédiatement rendu la semaine passée dans la capitale malgache.
Intervenu sur la chaîne nationale malgache, il avait alors déclaré qu’il allait rencontrer les responsables du gouvernement afin de leur faire part de sa version des faits. Mais chose curieuse, depuis plus d’une semaine, il ne donne plus aucun signe de vie. L’homme demeure à ce jour introuvable.
"Le maire s’est enfui à Antananarivo dans la nuit du 2 juin 2010 lorsque le procureur du tribunal de Toamasina a lancé un ordre d’arrestation et d’enquête contre lui le même jour. ", indique dans un communiqué publié ce mardi le ministère malgache de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation.
Selon les autorités malgaches, le délit de fuite devrait s’ajouter à son dossier déjà chargé. "Le procès-verbal pour délit de fuite sera incessamment dressé par les autorités compétentes", souligne le communiqué du ministère.
Pour sa part, le Premier ministre Camille Vital invite le fuyard à se livrer devant la justice pour prouver son innocence. « S’il n’a rien à se reprocher et s’il a la conscience tranquille, il devrait le démontrer devant la justice. », a-t-il déclaré au cours d’un point-presse tenu ce mardi.
Néanmoins, lors de sa dernière apparition publique, ce maire élu sous la bannière du parti TIM (Tiako i Madagasikara) de l’ancien président Ravalomanana, nie toutes les accusations qui pèsent sur lui. Il parle de manœuvre visant délibérément à ternir son image et à détruire sa carrière politique.
A noter que dans le cadre de la poursuite de l’enquête sur ce détournement, les 4 adjoints au maire de Toamasina et tous les chefs de service de cet arrondissement ont été auditionnés par la gendarmerie hier mardi.