A Madagascar, le nombre d’enfants disparus a fortement augmenté depuis le début de la crise politique en 2009. La pauvreté et la maltraitance sont considérées comme les principales causes de ces disparitions.
Au fil des années, de plus en plus d’enfants disparaissent à
Madagascar. Les disparitions ont pris de l’ampleur depuis le début de la crise politique en 2009
jusqu’à ce jour, révèle Les Nouvelles, citant la pauvreté et la maltraitance comme principaux facteurs augmentant les cas d’enfants disparus sur la Grande île.
L’an dernier, de janvier à décembre 2013, quelque 1 310 enfants ont disparu pour plusieurs raisons, « soit ils ont fait une fugue soit ils ont abandonné leur lieu de travail », explique le quotidien, qui rapporte les données fournies par le syndicat professionnel des diplômés en travail social (SPDTS) et la police des mœurs et des mineurs.
Dans le détail, 745 filles ont été déclarées disparues, dont seules 240 ont pu être retrouvées, tandis que 505 demeurent introuvables. Chez les garçons, au total 565 ont été portés disparus, parmi lesquels 302 ont été découverts sains et saufs alors que 263 n’ont donné aucun signe de vie à ce jour. Un constat qui fait gonfler les chiffres officiels des disparitions d’enfants.
Mais en réalité, « le problème réside dans le fait que les parents de ces enfants n’ont pas eu l’intention d’informer leur retour à la police et il se pourrait que bon nombre d’enfants soient retournés à la maison mais n’ont pas été déclarés à la police », commente Les Nouvelles, qui tente de relativiser ce qu’il appelle comme « un phénomène social ».
Du côté des enfants travailleurs, dont la plupart sont des domestiques, ils sont au total 116 à avoir disparu dont 71 ont été retrouvés. Le nombre de ceux qui ont abandonné leur poste de travail était également élevé et a atteint 328 dont 111 ont été retrouvés. « Parmi les raisons de leur fuite et de leur disparition figurent la maltraitance des employeurs et l’insuffisance de rémunérations », note Les Nouvelles, qui évoque une exploitation d’enfants, une pratique très répandue mais passible de poursuites judiciaires dans le pays.
A Madagascar, les enfants disparus ont en moyenne entre 11 et 19 ans, et l’année dernière, près de 5 640 plaintes d’enfants disparus ont été rapportées à la police, qui a pu retrouver et ramener à leurs familles environ 3 300 d’entre eux. « Les fugues des enfants dues à la maltraitance et à l’instabilité familiale associées à la pauvreté, l’alcoolisme ou la violence domestique constituent les principales causes de leur disparition », souligne encore Les Nouvelles.
Malgré la hausse du nombre d’enfants disparus, « (…) les cas d’enlèvement ou d’égarement volontaires par les parents semblent encore très rares », précise le journal malgache. En règle générale, les enfants disparus quittent le milieu familial de leur propre gré, mais par la suite, « ces enfants fugueurs se trouvent dans une situation de vulnérabilité comme l’exploitation par le travail, la déscolarisation, la malnutrition, l’insécurité… », déplore Les Nouvelles.