Un rapport fourni par le Bureau Maritime International (BMI), un organisme lié au réseau international des Chambres de Commerce basé à Kuala Lumpur, indique que le nombre d’attaques de pirates en mer a baissé dans le monde au cours du premier semestre 2010.
Si durant la même période en 2009, 240 actes de pirateries et de vols à main armée en haute mer ont été répertoriés, cette année, ce chiffre est descendu à 196. Ce recul s’explique par une chute des attaques dans le golfe d’Aden, au large de la Somalie. Leur nombre a considérablement chuté à 33 contre 86 en 2009. Pour le BMI, la forte concentration des forces maritimes internationales dans cette zone a permis la baisse des attaques. Depuis 2008, des navires de marines de plusieurs pays, notamment de la force européenne Atalante, sont déployés pour sécuriser la navigation dans le golfe d’Aden, une route maritime cruciale notamment pour le transport de brut.
Toutefois, les pirates somaliens ont délocalisé leurs attaques et s’aventurent de plus en plus au large de l’Océan Indien. Les actes relevés plus au large ont augmenté de 44 à 51 cette année. Avec des moyens de plus en plus modernes, les pirates s’engagent plus à l’est et au sud de leurs zones traditionnelles d’activité. Il est à noter que les actes de piraterie avaient atteint en 2009 un niveau record depuis six ans, avec 406 attaques recensées contre 293 l’année précédente.
La piraterie maritime se concentre aujourd’hui dans trois régions du monde : le détroit de Malacca, le golfe de Guinée et le golfe d’Aden. Cependant, il s’agit de situations très différentes. Seule la situation du côté de la corne de l’Afrique est devenue une question stratégique mondiale car c’est l’étape obligée entre la Méditerranée, le canal de Suez, la mer Rouge au Nord, et l’Océan Indien au sud. 3.5 millions de barils de pétrole y transitent chaque jour. Au départ, c’étaient des pêcheurs affamés, pour la plupart des somaliens, qui se livraient à ces actes de pirateries. Actuellement, c’est devenu un business très lucratif. Les navires sont capturés avec leurs équipages, tandis que des intermédiaires réclament de lourdes rançons aux armateurs. La tension politique en Somalien n’arrange en rien la situation au sein d’une population de plus en plus pauvre.