Une dizaine d’élèves ont été blessés et 150 autres arrêtés en marge d’une manifestation lycéenne qui a dégénéré en violents heurts lundi à Moroni, aux Comores.
Afin de démontrer leur ras-le-bol face au bras de fer qui s’engage entre les enseignants du public et le pouvoir exécutif, les élèves du lycée de Moroni sont descendus dans les rues lundi 1er mars, un mouvement soutenu aussitôt par leurs collègues des autres établissements publiques et privés.
La manifestation a pris une autre tournure lorsque les jeunes lycéens ont approché le siège du Ministère des Finances afin de presser le vice-président comorien chargé des finances à régler les arriérés des enseignants.
Les éléments de la gendarmerie et de la police locale ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène mais ces derniers ont riposté avec des jets de pierre. "La répression était brutale et disproportionnée", déplore un enseignant, témoins des heurts.
10 individus auraient été blessés lors de ces violents heurts. L’un d’eux est "une jeune fille donnée pour morte et finalement bien vivante, mais gravement blessée ", rapporte l’Observateur.
Plusieurs manifestants ont été appréhendés par la suite. Au total, les forces de l’ordre ont embarqué 150 élèves car certains grévistes "se sont rendus d’eux même voulant se montrer solidaire à leurs camarades ", explique le quotidien en ligne Comores Infos.
Malgré cette violente échauffourée, les lycéens ne souhaitent céder aucunement à la menace de répression. Ils ont la ferme attention de redescendre à nouveau dans la rue ce mardi afin de concrétiser leur promesse de 48 heures d’arrêt de cours. Une initiative que désapprouve totalement le proviseur du Lycée de Moroni. "Les élèves n’ont pas le droit de grever. Il n’y a pas un programme pour ça ", martèle ce dernier sur La gazette des Comores.
Par rapport au motif de grève- consistant à demander à ce que le gouvernement respecte ses engagements vis-à-vis des enseignants- le proviseur estime que le conflit qui oppose les deux corps ne tardera pas à se dénouer. "Le gouvernement a accepté les revendications des enseignants et bientôt les arrêtés seront appliqués ", a-t-il indiqué, tentant de convaincre les élèves à revenir en cours.
Ce mouvement lycéen s’est déclenché après que les enseignants du public aient ordonné 48heures d’arrêt des cours la semaine dernière pour non paiement de salaire. Le bras de fer n’a que trop duré pour les élèves. Ils réclament donc " une solution une bonne fois pour toutes ", comme ils l’ont fait comprendre à travers leur cri de désespoir hier lors de la manifestation.