Une campagne d’élimination du paludisme a été lancée hier en Grande-Comore, où un vaste traitement de masse sera mis en place afin de s’attaquer directement à la racine de la maladie.
La Grande-Comore, l’une des trois îles formant l’archipel comorien, a lancé ce jeudi 10 octobre une nouvelle stratégie de lutte contre le paludisme, avec l’appui de la République populaire de Chine et de l’Université de la Médecine traditionnelle de Guangzhou.
Il s’agit de s’attaquer directement au microbe responsable de la pathologie en organisant sur toute l’île un vaste traitement de masse. « Il s’agit non pas d’enrayer le moustique vecteur du germe du paludisme mais d’éliminer le microbe lui-même. En d’autres termes, on pourra être piqué par les anophèles sans tomber malade car tous les moustiques et tous les humains auront été nettoyés du microbe », a déclaré le gouverneur de Grande-Comore lors du lancement de la campagne anti-paludique, en présence du président de l’Union des Comores Ikililou Dhoinine.
La campagne d’élimination du paludisme vise en particulier la Grande-Comore, considérée comme le principal foyer de cette maladie, comptabilisant à elle seule la majorité des cas enregistrés dans le pays. Selon les dernières statistiques officielles, les Comores ont enregistré 40 251 cas de paludisme par an, dont 40 141 (99,7%) cas ont été recensés en Grande-Comore.
Autre constat : l’île comorienne se révèle être un grand réservoir du paludisme, contaminant les autres îles voisines. « Il a été démontré que les quelques cas enregistrés à Anjouan et à Mohéli proviennent de Ngazidja. Il s’agit de personnes qui ont séjourné en Grande-Comore et qui se sont rendues dans les autres îles ensuite », a expliqué le gouverneur de Grande-Comore.
Les autorités comoriennes se lancent dans cette bataille contre l’agent responsable du paludisme pour diverses raisons, dont certaines d’ordre économique. Bien que le traitement de la maladie soit gratuit dans les structures sanitaires publiques, il a été prouvé que chaque malade dépense près de 40 000 fc (80 euros) pour se remettre totalement. Et il arrive qu’une personne attrape le paludisme au moins trois fois par an, ce qui augmente encore plus les dépenses des ménages.
« C’est pour toutes ces raisons que nous nous sommes engagés fermement à accompagner sans relâche ce processus d’élimination du paludisme jusqu’à l’obtention des résultats attendus », a insisté le gouverneur de Grande-Comore, qui invite la population à participer massivement à la nouvelle campagne afin de mettre fin à ce fléau.
« Chacun doit s’y impliquer et se plier aux exigences du traitement de masse cité. Car si une seule personne s’abstient de prendre les médicaments, elle pourrait devenir une source de propagation de la maladie et annuler l’effort accompli », a-t-il conclu lors de son discours rapporté par le site Habarizacomores.com.